Chroniques

Périscope : Intimidations

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La Syrie s’y attendait depuis longtemps, mais voilà que les choses ont pris une dimension telle que le pays s’est subitement retrouvé dans l’oeil du cyclone. Le ton a rapidement pris en fermeté et les menaces qui se profilaient à l’horizon ont aussitôt gagné en ampleur. Le Congrès américain est en pleine gesticulation et il se démêle comme il peut dans l’optique de pondre, le plus promptement possible, des sanctions contre la Syrie. À se référer à la liste des reproches dressée par celui-ci, le peuple syrien doit s’attendre à être libéré dans les prochains jours. Pourtant, Damas a fait un geste en direction des États-Unis en appelant à une plus grande coopération. Farouk Chareh a bien fait savoir que son pays sera à la tête des pays qui coopèrent avec les Etats-Unis si leurs demandes se situent dans le cadre de la légalité internationale, qu’elles soient en faveur de l’unité de l’Irak et qu’elles visent à trouver une solution juste au conflit israélo-arabe. Cependant, le message syrien semble avoir buté sur une ingratitude patente et le Congrès américain n’y va pas de main molle en réitérant ses grands arguments sans aucune réserve. En dépit du soutien de Damas à Washington, les États-Unis accusent la Syrie de soutenir le terrorisme, faisant allusion au Hamas et au Hezbollah, mais cette vieille délation n’est rien devant ce qui suit. Outre la perméabilité de sa frontière aux terroristes qui s’infiltreraient en Irak pour tuer des soldats américains, la Syrie est surtout accusée de développer un programme ambitieux d’armes chimiques, biologiques et nucléaires. En plus de sa présumée détention de quantités inestimables de gaz mortels et de produits bactériologiques. En somme, l’Oncle Sam est sérieusement préoccupé par le programme d’armes de destruction massive de Damas. Lourdes de conséquences, ces accusations ne sont pas sans rappeler le prétexte officiel qui avait prévalu lors de l’invasion de l’Irak. Une allégation qui n’a, bien évidemment, jamais pu être confirmée. Le même scénario est ressassé et il le sera inlassablement, à chaque fois que l’on sollicitera ses bons offices pour arriver à des fins purement colonialistes. Les tournures prises par les choses récemment attestent d’un défaitisme manifeste. Une situation dont les pays arabes endossent une grande responsabilité. Avec une unité arabe au plus mal de son état, alimentée par les divergences et les coups bas, à l’image de celui dont le Maroc a fait l’objet quant à son intégrité territoriale, le lendemain ne pourrait s’annoncer que malsain.

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