Chroniques

Périscope : Les marais irakiens

© D.R

Il ne se passe pas un jour sans que l’armée américaine ne soit attaquée en Irak. Dans le même temps, la crédibilité de l’Administration américaine sur la présence dans ce pays d’armes de destruction massive, pour justifier son intervention, est sérieusement ébranlée par un constat d’erreur formulée par la Maison-Blanche. Ces armes restent introuvables, près de trois mois après la chute de Saddam Hussein dont le spectre continue de peser sur le quotidien des Irakiens qui supportent mal le vide politique qui empêche la reconstruction de leur pays et pèse sur la mise en place d’un processus démocratique. Sur le terrain, les attaques deviennent plus complexes et mieux organisées. Elles sont en outre de loin supérieures à celles qui sont annoncées par les militaires américains sur place. Même si l’Administration Bush refuse toujours de parler d’enlisement, la situation est en train de tourner au cauchemar pour les Américains au point de lancer une nouvelle opération surnommée «Crotale du désert». Ce serpent venimeux à sonnette typiquement américain avait donné son nom à des missiles très dangereux aussi. Pour traquer les nationalistes irakiens opposés à leur occupation, les Américains avaient déjà lancé deux autres opérations de même type, «Péninsule» et «Scorpion du désert», sans pour autant arriver à bout de la résistance qui, au contraire, se renforce. On exprime la situation actuelle de l’armée américaine en Irak par cette phrase: «une victoire rapide, puis, des tas d’ennuis». En effet, si le Pentagone a une puissance militaire exceptionnelle, qui lui permet d’écraser toute espèce de résistance armée constituée, il a manifestement un problème, relève un stratège militaire : « il ne sait pas comment terminer une guerre. Aujourd’hui, nous assistons à une incapacité politique, du moins pour le moment, de régler la situation en Irak, une très grande difficulté à faire face à la résistance et au phénomène de rejet et d’aversion de la part de la population. À partir du moment où il y a au moins un GI tué tous les jours, cela devient difficilement tenable pour le Président George W. Bush», explique-t-il. Ce qui jusqu’à il y a quelques jours ressemblait à une résistance spontanée, née de conditions de vie très difficiles, ressemble aujourd’hui une résistance à plusieurs aspects. La donne semble changer, car cette résistance est sur le point d’émerger comme force guidée par les symboles de l’ancien régime, dans le but de chasser l’occupant.

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