Chroniques

Périscope : L’interlocuteur

© D.R

Les conditions posées par Ahmed Qoreï pour endosser la tenue de Premier ministre palestinien semblent faire leur chemin. Des indices positifs émanant du quartet laissent supposer qu’un signal clair de soutien au nouveau Premier ministre est en cours d’acheminement. Gianni Ghisi, Consul général d’Italie à Jérusalem, a personnellement réitéré à Ahmed Qoreï le soutien total des Européens. Yasser Arafat a même déclaré que son élu a fini par accepter la mission. Une mission tellement difficile qu’elle flirte avec l’impossible. En effet, le Proche-Orient détient une particularité bien à lui. Durant des années, l’on s’est rendu compte que seules les têtes changeaient. Le reste fait indéniablement l’objet d’un effroyable statu quo. Une pétrification enregistrée à toutes les étages. Chaque jour que Dieu fait ramène son lot de morts. Chaque mois qui passe traîne derrière lui son contingent de désolations. Le quotidien au Proche-Orient est inlassablement fait d’assassinats d’activistes palestiniens, d’extensions de colonies, de bombes humaines et la liste ne risque pas de s’épuiser là. De là, à se demander dans quelle mesure les manoeuvres qu’entreprendrait le nouvel interlocuteur d’Israël seraient-elles efficientes? En quoi seraient-elles différentes au point de mettre fin à une situation qui perdure ? Mahmoud Abbas en sait quelque chose. Le monde entier avait entrevu en sa désignation le bout du tunnel, la fin d’une situation qui s’enlise de jour en jour. Mais la détermination et le pragmatisme de ce politique hors-pair, butant souvent sur des procédures vicieuses de la part d’Israël, a fini par s’essouffler, jusqu’à rendre l’âme tout récemment. En claquant la porte, Abou Mazen n’a pas manqué de dire ses quatre vérités au gouvernement israélien, qu’il a explicitement accusé de ne jamais avoir rempli ses obligations dans le cadre de la «feuille de route ».Ahmed Qoreï sait dorénavant de quoi demain sera fait. Le soutien, notamment américain, qu’il a posé comme condition sine qua non à son acceptation du poste de Premier ministre est révélateur. Il puise toutes ses forces dans l’expérience de son prédécesseur, qui a longtemps souffert d’un manque de rigueur des États-Unis envers Israël. Les timides rappels à l’ordre émanant rarement de l’Europe n’ont jamais dépassé le seuil de l’insignifiance. Actuellement, le monde est probablement en phase d’assister au dernier acte d’une pièce sans épilogue. Un nouvel échec étouffera dans l’oeuf toute expectative de paix et sonnera inéluctablement le glas de toute lueur d’espoir.

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