Chroniques

Périscope : MÉFIANCE DE PART ET D’AUTRE

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Mahmoud Abbas se rendrait le 25juillet à Washington pour y rencontrer le président George Bush, après un feu vert du Président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui vient de trouver un terrain d’entente avec son premier ministre sur la conduite des négociations avec Ariel Sharon. Mahmoud Abbas compte demander aux Etats-Unis d’obliger Israël à respecter ses engagements de geler la colonisation des territoires palestiniens et de libérer les détenus palestiniens pour faire avancer le processus de paix. Ce processus basé, on le sait, sur la « feuille de route » pourrait être élargi à tout le Proche-Orient en se transformant en outil visant à mettre un terme au conflit opposant Israël à tous les pays arabes et devrait ainsi être élargi à la Syrie et au Liban. C’est une opportunité réelle d’avancer vers une résolution complète du conflit. S’impliquant dans cette même démarche, la Syrie continue d’exhorter les médiateurs du Quartette, parrains de la « feuille de route » ( ONU, Etats-Unis, U.E et Russie) à l’intégrer dans le plan de paix négocié actuellement par Israël et l’Autorité palestinienne. Les indices laissent prévoir que le terrain est propice pour parvenir à la paix. Cependant, il ne s’agit que d’un plan comme les précédents, de Madrid à Charm Al-Cheikh en passant par Taba et Wye River. La «feuille de route » paraît piégée. Son seul aspect positif est qu’elle prévoit la création d’un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable d’ici 2005. Mais tout le reste est flou : tracé des frontières de ce futur Etat, colonies juives, le droit de retour des réfugiés et le statut de Jérusalem ne sont mentionnés par la « feuille de route» que comme sujets «au programme». C’est pourquoi, le scepticisme domine de part et d’autre. Du côté palestinien, il y a la crainte que le provisoire s’éternise et que l’Etat intérimaire devient permanent. Israël de son côté ne cesse de répéter qu’il était exclu d’accepter la naissance d’un Etat palestinien, même provisoire, sans que les Palestiniens ne se plient à des conditions tellement draconiennes qu’elles enlèvent toute substance au futur Etat. Aucun observateur dans la région ne se fait d’illusion que l’Administration Bush imposerait à Ariel Sharon quoi que ce soit. Le pessimisme pèse sur le Proche-Orient.

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