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Post-scriptum : 200 jeunes nous interpellent

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L’initiative «Et si on votait» organisée par le réseau Maillage samedi dernier  et qui permettait aux jeunes de différents quartiers de Casablanca de s’exercer au vote «grandeur nature», en effectuant le «parcours du votant» au sein d’un bureau de vote reconstitué, a permis à plus de 200 jeunes de se mettre dans la peau d’électeurs. Outre l’incitation à s’inscrire sur les listes électorales pour bénéficier de leur carte d’électeur, cette action s’inscrivait dans un travail pédagogique de terrain quotidien auprès des jeunes. En effet, rien ne serait plus préjudiciable que de faire de ces opérations «cartes d’électeurs» des coups ponctuels au goût aussi publicitaire que le coût excessif. Rien ne sert de crier : «Inscrivez-vous, inscrivez-vous!» si cela ne ressemble qu’à une poussée de fièvre épisodique; au contraire, il faut inscrire une tellle sensibilisation dans un travail au sein de la jeunesse et au cœur des quartiers, inlassable et établi dans la durée. Restaurer la confiance, redonner crédibilité à la politique, faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait, offrir un choix de programmes et d’hommes… tels sont les grands enjeux…
C’est dans cet esprit que les jeunes invités à venir voter lors de cette initiative «Et si on votait !» avaient le choix entre 5 bulletins de vote, placés sous l’intitulé «Quelles sont les raisons qui vous pousseraient à participer aux élections ?»
1er bulletin de vote : «L’intégration des jeunes dans le travail politique».
2ème : «L’honnêteté et la transparence de l’opération électorale»
3 ème : «L’élimination de l’achat des voix»
4 ème : «L’application réelle et concrète d’un programme politique»
5 ème : La création de conseils de jeunes dans les instances élues».
Très sincèrement, ce qui est ressenti de ce vote est édifiant, car le dépouillement a donné les résultats suivants :
Bulletin n°5 = 24% ; bulletin n°1 = 20% ; bulletin n°4 = 19% ; bulletin n°3 = 16% ; bulletin n°2 = 8%, ce qui vient mettre à bas les propos qui voudraient faire croire que les jeunes se désintéressent de la politique. En effet, en plaçant en tête le désir de création de «conseils de jeunes au sein d’instances élues» et «l’intégration des jeunes dans le travail politique», les 212 jeunes votants renvoient la balle dans le camp des partis et ils enfoncent le clou en plaçant juste après «l’application réelle et concrète d’un programme politique». Les politiques sauront-ils entendre cet appel? De toute façon, il en va de leur crédibilité, voire de leur survie. En tous cas voir tous ces jeunes venir des quartiers périphériques —avec souvent à peine de quoi payer le bus, dans leurs poches— pour participer à cette activité est d’un grand réconfort et prouve «l’envie» de ces jeunes. Jusqu’au 4 mai, ils peuvent aller s’inscrire sur les listes électorales : incitez-les à le faire et à ce propos regardez la campagne d’affichage du ministère de l’Intérieur: il faut le dire, elle est percutante !

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