Chroniques

Post-scriptum : «Coup de chance pour les jeunes»

© D.R

Ils s’appellent Brahim, Sanah… il a 21 ans, elle en a 22. Chacun d’entre eux a un talent: lui, fabrique des bijoux faits de fils entrelacés, de perles… elle, peint des portraits, des paysages… L’association «Coup de chance» qui œuvre au cœur de la ville ancienne à Casablanca et qui va fêter son premier anniversaire -dont je vous ai déjà parlé- a, entre autres objectifs, la promotion de jeunes artistes, issus notamment des quartiers.
C’est d’ailleurs ainsi qu’ils permettent à des groupes de jeunes musiciens tels «Still Style» que l’on a vu dernièrement sur la RTM dans «100% jeunes», ou encore «Chkiko» de se faire un nom dans l’underground casablancais. «Coup de chance», donc, organisait le week-end dernier une exposition pour permettre à de jeunes artistes, dont Brahim et Sanah, de faire connaître leurs talents; or Casa la gigantesque, Casa aux innombrables enfants, leur offre justement -ou plutôt injustement- très peu d’endroits où s’exprimer, où donner cours à leurs expressions, leurs cultures urbaines, c’est donc dans le modeste local du réseau Maillage qu’étaient exposées les œuvres de ces deux jeunes.
De très nombreux jeunes de différents quartiers de Casablanca : ancienne Médina, Hay Lalla Meryem, Hay Mohammadi, Aïn Chock… étaient venus au rendez-vous qui donne lieu à un mini spectacle de fusion, de reggae, de théâtre… improvisé, tellement était grande l’envie de partage. Studios de répétitions pour jeunes musiciens des quartiers, aménagement de locaux associatifs, de places réservées aux jeunes artistes: peintres, sculpteurs, dessinateurs, galeries d’expositions… autant de lieux nécessaires à notre jeunesse, autant de manques ! Ces propositions -et bien d’autres- figurent dans le recueil baptisé «Objectif Insertion» qui a été publié par le réseau Maillage en janvier dernier, elles figurent également dans les thèmes qui seront abordés par 150 jeunes venus de différentes villes pour «le grand oral» qu’ils organiseront le 4 mars prochain.
L’INDH représente une formidable opportunité, un «bol d’oxygène» pour cette jeunesse en quête de voies pour son avenir. De très nombreuses associations de jeunes planchent en ce moment même sur des projets de ce  type, qu’elles souhaitent présenter dans le cadre de l’INDH: il faudra que les responsables y prêtent la plus grande attention car c’est justement -selon moi- ce type même de projets, venus de la «base», ne nécessitant pas de gros moyens mais ayant un fort impact sur la jeunesse, qu’il faudrait privilégier.
Bien sûr, ce que d’aucuns baptisent les «grandes associations nationales à thèmes» ont sûrement plus de facilité que les petites associations locales pour faire entendre leurs voix, mais pourquoi les opposer? N’ont-elles pas des objectifs et des valeurs communs ? Toujours est-il que notre jeunesse, qui s’engage de plus en plus dans le mouvement associatif de terrain, est pleine d’attentes et de propositions. À nous, adultes, de savoir y répondre.

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