Chroniques

Post-scriptum : Curieux et dangereux raccourci

© D.R

Je voudrais revenir ici sur une affaire ( ???) qui défraie actuellement la chronique et dont je ne connais pas plus que ce qu’a dit la presse, mais qui me semble avoir entraîné quelques dommages collatéraux : je veux parler de ce que l’on appelle «le bal de la 2ème chance» ou «bal des célibataires». De quoi s’agit-il ? De réunir dans un bal, des hommes et des femmes, d’âge mûr, responsables, ayant connu dans leur vie conjugale soit un «échec» conduisant à un divorce, soit un drame faisant d’eux des veufs ou des veuves. L’objectif est clair –me semble-t-il– permettre en toute transparence, dans un lieu a priori respectable : un hôtel, à ces hommes et ces femmes que la vie a blessés de tenter de «refaire leur vie». Une possibilité de se rencontrer, éventuellement de se découvrir et peut-être (re) trouver l’âme sœur. Tels étaient en tous cas les objectifs affichés, y avait-il autre chose de sous-entendu derrière cette initiative, il semble bien que non ? !
Le bal de la 2ème chance a pourtant était interdit car –semble-t-il– la possibilité de passer la nuit à l’hôtel étant incluse dans le «package», toutes les supputations étaient permises… et bien évidemment, je vous laisse deviner lesquelles !
Pourtant, ce n’est pas à proprement parler de cette interdiction que je voudrais traiter ici mais des propos tenus par un élu de la ville où devait se tenir le bal, qui dans un curieux – et dangereux – raccourci justifie l’annulation en ces termes «qui dit musique, dit alcool, dit débauche !!»
Je préfère croire que cet élu s’est mal exprimé car si ses paroles reflètent réellement le fond de sa pensée, alors c’est grave docteur !
Depuis quand musique implique-t-elle débauche ? Si cela était vrai, alors nous serions tous des débauchés !
Et allons même plus loin, depuis quand alcool est-il synonyme de débauche ? Là aussi, le fait de généraliser est dramatique. Sans parler de notre pays – pour rester dans le politiquement correct- tous les conmsomateurs d’alcool seraient donc des suppôts de la débauche ?
Nous étions légitiment en droit d’attendre de la part d’un élu de l’une de nos grandes villes, une façon de s’exprimer et d’argumenter.
Ici nous risquons de sombrer dans l’approximatif, l’hypocrisie et l’amalgame.
D’habitude ce genre de raccourcis sortent plutôt de la bouche de partisans d’un «ordre moral» liberticide, pas de la bouche des hommes politiques, censés incarner « autre chose». Que l’on ne s’y trompe pas, je ne suis pas ici en train de faire l’apologie d’une société libertine, non, nous avons des valeurs religieuses, culturelles, morales auxquelles nous sommes attachés, mais justement cela nous impose vigilance et discernement pour ne pas tomber dans le piège de la surenchère. Ace petit jeu là, d’ailleurs, nous serons toujours perdants et les «autres» auront toujours une longueur d’avance…
Musique n’est pas synonyme de débauche (sans même parler d’alcool) et employer ce genre de raccourci ne peut malheureusement que desservir la cause que nous prétendons servir.

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