Chroniques

Post-scriptum : Du social, encore du social…

© D.R

Le nouveau Premier ministre a clairement affiché son intention de donner la priorité au social ; intuition ô combien justifiée : c’est du social, encore du social, toujours du social dont nous avons besoin !
Malheureusement, l’image que donnent certains responsables politiques à l’heure actuelle est à mille lieues des préoccupations de la population et ne semble pas faite pour redonner confiance en la politique. Si les tractations entre les partis sont justifiées et légitimes aux fins de constituer le gouvernement qui officiera pendant 5 années, il n’empêche que le spectacle que donnent ceux qui sont uniquement préoccupés d’obtenir un poste ministériel pour eux-mêmes ou leurs fils, est affligeant. Et l’on s’étonnera ensuite d’un si faible taux de participation au vote !?
Car pendant ce temps –  en ce mois de Ramadan– les maux dont souffre une partie des nôtres, demeurent. Combien de foyers ont-ils de difficultés pour le soir de pouvoir offrir un ftour décent à leurs enfants ?
Combien de gosses, un mois après la rentrée scolaire, continuent-ils à aller en classe sans cartable, sans fournitures scolaires, sans livres?
Combien de jeunes tuent-ils le temps? Qu’y a-t-il de plus terrible que cette expression «tuer le temps» quand on a vingt ans ?
Combien de gens autour de nous, présentent des bouches édentées, faute de pouvoir accéder aux soins…?
La litanie pourrait être longue et fastidieuse et son énumération pourrait vite tomber dans le populisme… Pourtant non, ces maux existent et il faut les prendre à bras-le-corps sous peine de les voir hypothéquer notre développement. Développement pourtant bien réel, mais dont les retombées ne se font pas encore sentir, au quotidien, auprès du citoyen. Ce qui s’est passé à Sefrou en est une illustration douloureuse : manifester contre la hausse des prix n’est pas une hérésie et cela existe dans tous les pays du monde. Mais encore faut-il qu’une telle manifestation soit autorisée et surtout encadrée, canalisée, menée!
Et c’est bien là que le bât blesse : où sont donc ceux qui sont censés encadrer la population et dans ce cas – en l’occurrence – les partis, les syndicats? Le social, donc, nous y revenons toujours et pourtant SM le Roi ne cesse de nous montrer la voie: pas un jour de ce mois sacré où nous n’avons vu le Souverain lancer ou inaugurer des initiatives à caractère social, de ville en ville. Le tissu associatif – encore une fois je parle de celui engagé sur le terrain – agit au quotidien, au mieux de ses moyens, mais il va de soi que le maillon gouvernemental est indispensable. Alors deux semaines, trois semaines pour former un gouvernement, après tout n’a rien de scandaleux, encore faudrait-il que cela ne s’éternise pas et qu’une fois aux affaires, le gouvernement prenne le social à bras-le-corps. Si Abbas El Fassi le préconise, acceptons-en l’augure et surtout ne feignons pas de croire que le social est accessoire, il est primordial… et prioritaire.

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