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Post-scriptum : Etre jeune au Maroc

© D.R

Etre jeune au Maroc ??!! Dans son discours du 20 Août dernier, SM le Roi a, à nouveau, mis l’accent sur la jeunesse avec des mots forts: «Notre préoccupation de toujours est d’assurer la mise à niveau de notre jeunesse ambitieuse et prometteuse, pour lui permettre de contribuer, sous Notre ferme conduite, à la réalisation d’une croissance économique forte et d’un développement social équilibré, sans exclusion ni marginalisation». Pour tous ceux qui œuvrent aux côtés, avec, pour la jeunesse, ces paroles mettent en évidence deux équations ; la première : le potentiel de notre jeunesse et l’ambiance qui va de pair, la seconde : les risques d’exclusion et de marginalisation. Tout est ici résumé !
Nos jeunes veulent et peuvent, ils ont les atouts pour cela, pourtant les entraves qui les guettent, qui les touchent de plein fouet et en font des cibles pour la relégation ont pour nom chômage, oisiveté, manque de repères, manque de confiance, d’esprit d’initiative, culture du dénigrement. Je viens de passer 7 semaines en immersion au sein de notre jeunesse, partageant le quotidien de quelque 3500 jeunes des quartiers les plus défavorisés, écoutant leurs propos, entendant leurs rêves, surprenant leur désespoir parfois, leurs aspirations mais aussi mesurant l’immensité du travail à accomplir pour faire de nos jeunes, des citoyens à part entière bien dans leurs corps mais aussi (voire surtout) bien dans leur tête, ce qui est loin d’être le cas !
Chacun déplore le manque de confiance qu’accorde notre jeunesse à la politique en général, le manque de crédit qu’elle porte au mouvement associatif, sa réticence à s’engager… mais notre part de responsabilité -à nous adultes- est grande en ce domaine. D’abord, parce que nous sommes peu nombreux à «oser» nous investir aux côtés de la jeunesse, ensuite parce que nous passons le plus clair de notre temps à nous entre-tuer- que d’aucuns agissent et aussitôt c’est le tir de barrage qui s’abat sur eux, la suspicion, la rumeur, voire la diffamation… tout cela sans fondements, bien sûr, sans autre objectif que de détruire gratuitement. Il faut dire «stop au feu» sous peine de voir les bonnes volontés quitter la scène de l’engagement. Le Souverain vient, avec raison, nous rappeler à notre devoir : celui d’éducation, d’encadrement, d’accompagnement de nos jeunes.
SM le Roi pointe du doigt l’une des clés de l’intégration sociale de la jeunesse : la création de richesses génératrices d’emploi : En la matière tout reste à faire, que ce soit des programmes tels «Moukawalati» ou encore le volet «AGR» de l’INDH, nous sommes bien en deçà de notre ambition première. Les causes en sont multiples, l’une d’entre elles est –pour moi- le manque d’implication que nous offrons à ces jeunes, pas seulement lors de l’application de ces programmes mais bien en amont : C’est lors de la conception, que nous devons consulter, impliquer les jeunes. Les associer dès le départ à ces programmes qui leur sont destinés, reste la meilleure façon d’espérer leur réussite. Créons des lieux, des instances où nos jeunes seront des forces de propositions, d’idées, d’actions car « faire pour les jeunes, sans les jeunes » est assurément l’une des pires méthodes de travail.

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