Chroniques

Post-scriptum : Ouled el hay…

Ils s’appellent Hicham, Khalid, Ahmed, Taoufik, Imad, Abdessamad et Othman… ils sont représentatifs de la jeunesse casablancaise, de la jeunesse marocaine urbaine. Ils ont à peine 20 ans, beaux gosses, et vivent dans le quartier populaire de Casablanca baptisé hay Lalla Meryem. Ils ont une passion : la danse, ou plus exactement break-dance, qui fait partie des cultures urbaines au même titre que le hip-hop, la fusion, le rap… Cette passion, ils la vivent à fond et y consacrent tout leur temps libre. Malheureusement comme tous les groupes de jeunes artistes de nos villes : musiciens, chanteurs, danseurs mais aussi peintres ou  dessinateurs… aucun lieu ne leur est dédié pour exercer leurs talents et c’est, le plus souvent, dans la rue qu’ils s’entraînent et répètent. Toujours est-il que leur troupe «Dayma Style» a fait sensation lors de la Fête de la musique dans le parc de La Casablancaise et qu’ils ont séduit le ministre de la Jeunesse, Si Mohamed El Gahs et le maire de Casablanca Si Sajid -lors de leur prestation à l’hôtel Sheraton au cours de la soirée des «Jeunes médiateurs de quartiers»-.
Ils sont sportifs, sains, avides de vivre et rêvent de «décrocher les étoiles» : sûr que dans les mois à venir ils deviendront l’avant-garde de l’Underground casablancais, sans rien perdre de leur fraîcheur, de leur authenticité… protégés qu’ils sont par l’éducation qu’ont su leur donner leurs parents et entourés par l’équipe de l’association «Bonanza» qui œuvre à Hay Lalla Meryem et a fait du «respect» et du «bon esprit» son credo. Autre association qui agit sans tapage mais avec efficacité, il s’agit de «Jeunes citoyens» basée à Sala El Jadida. Comme son nom l’indique, cette cité est une ville nouvelle qui a poussé aux frontières de l’ancienne Salé. Ville dortoir, un réel effort est fait -notamment par sa jeunesse- pour faire de Sala El Jadida, une ville «de vie». Les «jeunes Citoyens» ont, pendant toute la semaine dernière, animé leur cité, en mobilisant -avec très peu de moyens- jeunes, parents, enseignants et autorité… Sport, musique, exposition, théâtre… toute la palette culturelle a été explorée : encore une fois s’il en était besoin, cette association de jeunes -locale- a montré que le mouvement associatif de terrain savait mobiliser, faire bouger, associer, créer… Tous ces jeunes militants associatifs ont du cœur et une âme, ils acquièrent un savoir-faire, une expérience qui constituera un vrai réservoir de talents pour le Maroc de demain…
C’est à ces jeunes là que les partis politiques et les candidats, lors des futures élections, devront s’intéresser, car ils font partie du Maroc profond, du Maroc populaire, du Maroc qui veut s’en sortir. C’est bel et bien le chemin des quartiers et des cités qu’il faut retrouver plutôt que celui des salons d’Anfa.

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