Chroniques

Post-scriptum : Réconciliation !

© D.R

Si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain ou après demain…cela se fera car justement il s’agit de jeunes et que leur avenir sera commun ou le ne sera pas ! Pourquoi alors faut-il que les adultes responsables – je dis bien RESPONSABLES, je ne parle donc ni des récupérateurs, ni  des manipulateurs, ni des opportunistes – pourquoi donc ces adultes ne s’emploient -ils pas d’ores et déjà à (re)tisser du lien, à installer des médiations, à lancer des passerelles entre ces jeunesses différentes et si semblables ? De jeunes Marocains ont lancé une marche le 20 février (je ne parle pas de la marche du 20 Mars où selon moi ces jeunes n’étaient plus maîtres de leur «jeu»), d’autres jeunes – en accord le plus souvent avec les revendications à caractère social et économique – expriment leur désaccord sur les revendications à caractère politique …soit ! Mais il s’agit ici de l’essence même de la démocratie et de la liberté de penser, pourquoi alors, puisque le moment est à «qui sera plus démocrate que l’autre», affirmer que ceux du 20 février sont progressistes, visionnaires, courageux, militants, porteurs d’idéaux quand ceux qui ne «marchent pas de leur pas» seraient d’affreux «makhzéniens», rétrogrades, sans idéal voire opposés au changement. Des politiques, des personnalités, des leaders d’opinion, la presse –pas toute- jouent ce jeu, porteur de division, de ferments de violence, en un mot dangereux ! Pauvres 20 févriéristes d’ailleurs, que l’on est en train de «stariser», de peopoliser, dont on est en train de gonfler les egos – un peu comme dans une émission de télé-réalité- et qui s’ils existaient chez nous seraient en couverture de «Voiça» ou de «Gali». Il leur faudra garder les pieds sur terre car dur sera le réveil ! Sur facebook la «bataille» fait rage, parfois les débats sont instructifs, constructifs, courtois, souvent ils sont injurieux, violents et peu à peu le fossé se creuse. Des jeunes appellent à une initiative –la date du 10 avril est avancée- afin notamment de montrer leur adhésion au discours du 9 mars et leur désir de contribuer au changement mis en chantier…En quoi cette démarche serait-elle moins légitime, moins digne d’intérêt moins porteuse d’espoir que celle du 20 février, d’ailleurs astreignons-nous à un peu d’objectivité : pourquoi lorsque l’on parle des initiateurs de 20 février, dit-on «la jeunesse marocaine» alors que lorsqu’il s’agit des seconds on parle de «jeunes Marocains» la nuance est de taille n’est-ce pas et elle est partiale ! Il nous faut écouter tous ces jeunes et il nous faut AUSSI (et peut-être même surtout) écouter les autres, cette immense majorité qui ne s’exprime pas. Le silence est aussi un moyen de crier, et nos jeunes «sans voix» sont sûrement ceux qui ont le plus besoin qu’on les ENTENDE ! Efforçons nous donc de respecter nos jeunes dans leur diversité, leur pluralité, ils sont tous Marocains. Ceux du 20 février sont, me semble-t-il-pris dans une sorte de spirale infernale et emportés par une situation internationale «propice» et les arrière-pensées très intéressées de leurs soutiens nationaux et étrangers. Les jeunes qui sur Facebook, dans les associations, les mouvements de jeunes…sont dans une démarche de confiance dans le discours royal et réaffirment leur attachement à SM le Roi ne doivent pas se positionner «en réaction» mais au contraire montrer le sens qu’ils donnent à leur engagement  et exprimer leur vision. La réconciliation se fera, n’en déplaise aux pyromanes !

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