Chroniques

Post-scriptum : un été novateur

Quelques exemples : la Fête de la musique à Casablanca où 40 groupes de jeunes musiciens issus des quartiers populaires ont animé la métropole, en montant sur scène pour la première fois, pour la plupart d’entre eux.
Toujours dans le domaine musical, de nouveaux talents émergent d’ailleurs tels que le groupe «Still style», la troupe de breakdance «Dayna styil» ou encore cheb Mehdi… parmi bien d’autres. A Rabat-Salé, c’est la vitalité du mouvement associatif jeune qui n’en finit pas d’étonner avec la création de l’association «Biladi» à Salé, au quartier Sidi Moussa ou encore l’asociation «Vision d’avenir» à Témara. Comment ne pas citer les 200 000 enfants qui ont pu bénéficier du programme «Vacances pour tous» du secrétariat d’Etat à la Jeunesse. Pas nouveau comme idée me direz-vous? Et pourtant si, car si le Maroc des années 50-60 connaissait ce genre d’initiatives: elles s’étaient  depuis perdues dans  les limbes… Citons aussi «Le Forum des jeunes leaders», le Festival des jeunes Gnaouas à Essaouira etc. Novatrices également les actions menées cet été par les associations du Réseau Maillage: un débat entre jeunes et gendarmes sur une plage; séances de «cinéma sur les murs» dans les quartiers; la création d’une agence de casting pour «bogosses» (au féminin et au masculin) des quartiers populaires lancée par l’association Chabab Nahda (les métiers de la mode, de la publicité, du cinéma, de la télévision sont demandeurs) et ce fameux «Camping auto-géré» qui a pu accueillir plusieurs milliers d’adolescents durant 8 semaines à Tamaris. Nouvelle également la façon dont les jeunes sont évoqués sur les chaînes de télévision où la proximité, la simplicité, la vérité des reportages sont privilégiées… Nouveaux également les rapports qui s’installent entre représentants de l’Autorité et jeunes : pour avoir participé à une rencontre entre le nouveau gouverneur de Hay-Mohammadi et les représentants associatifs des jeunes de son territoire (et ce n’est pas le seul exemple), j’ai pu mesurer la cordialité de l’accueil, la franchise du dialogue, l’absence de «protocole» inutile. Alors bien sûr d’aucuns y voient un comportement de «Ouled el Makhzen» mais il serait temps d’arrêter ce faux-procès : s’asseoir avec un gouverneur, un wali, des représentants de l’administration… ne peut continuer à être dénigré car nous serions le seul pays censé où l’Etat serait considéré comme l’ennemi.
C’est bien au contraire toute une éducation de partenariat et de collaboration qu’il faut installer : c’est de notre intérêt commun qu’il s’agit. Ces quelques lignes ont pour objectif principal de montrer que si longtemps on a pu dire ce qui nous manquait étaient l’imagination, le pouvoir d’invention, les idées novatrices… nous sommes bel et bien en train de rattraper le temps  perdu. L’INDH vient d’ailleurs à point nommé pour libérer les énergies. Pour terminer, je voudrais  m’adresser aux jeunes pour leur dire que même si le mouvement associatif n’est pas un long fleuve tranquille (surtout lorsque certains s’évertuent à y jeter des pierres), si l’ingratitude ou les basses manœuvres sont inhérentes à toute organisation de masse (je sais de quoi je parle), il faut s’accrocher et poursuivre dans ce chemin novateur. Même semé d’embûches, celui-ci les mènera vers un avenir meilleur.

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