Chroniques

«Sans les Musulmans de France, la France n’est plus la France»

© D.R

La France, même si certains ont du mal à le reconnaître, est aussi un pays pluriel, la majorité de sa population est de confession – ou de culture- chrétienne (sans bien sûr oublier athées et agnostiques) mais constituée également de sa composante juive et de sa composante musulmane… membres à part entière du peuple de France !

Le Premier ministre Manuel Valls l’a dit –avec raison- : «La France sans les Juifs de France ne serait pas la France», le Président de la République a affirmé que les Musulmans de France étaient des citoyens comme les autres, à égalité de droits et de devoirs, ce qui hélas ne se vérifie pas au quotidien.
Il est sain que les plus hautes autorités de l’Etat tiennent de tels propos, mais les Musulmans sont en droit d’attendre aussi cette phrase : «Sans les Musulmans de France, la France n’est plus la France» !

Or ils se sentent montrés du doigt, suspectés et des réponses uniquement répressives et pénales ne pourront être une solution, c’est contre la ségrégation, contre la relégation qu’il faut se battre, contre la stigmatisation, contre les humiliations, contre le délit de faciès ou le délit d’adresse dans la recherche d’un emploi ou d’un logement. Aux politiques, aux élus, aux médias, aux forces vives de France… de s’attaquer aux racines du mal !

Aujourd’hui, nous sommes innombrables à souffrir sincèrement de l’amalgame qui est –hélas- en train de se répandre et qui confond, volontairement ou non, Islam et terrorisme.  
Aux côtés de millions de Français et de citoyens de toutes origines, nationalités, confessions… nous avons exprimé l’effroi, l’horreur, l’indignation qui nous ont saisis devant cet attentat inqualifiable. Nos valeurs, notre religion, notre culture qui ont contribué à bâtir la diversité de notre propre Nation, nous y incitaient tout naturellement ! Les Marocain(e)s et au premier rang leur Roi ont manifesté leur condamnation, malheureusement force est de reconnaître que Charlie Hebdo n’a pas su – par sa nouvelle couverture – être au rendez-vous du message que la Marche de Paris portait, il n’a pu se hisser à la hauteur de l’enjeu !

Un mot, un écrit, un dessin peuvent être violents, en aucun cas ils ne méritent la mort… Hélas ils peuvent entraîner humiliation et ressentiment nous enchaînant dans une spirale infernale.
Chaque pays a son contexte propre mais chaque pays – tout pays – a sa jeunesse et il est urgent d’élargir la réflexion sur la jeunesse marginalisée bien au-delà de la France !

De chômage en relégation, d’exclusion en mépris nous fabriquons nous-mêmes nos jeunes violents, notre pays n’y échappe pas qui doit impérativement saisir à bras-le-corps la jeunesse de ses quartiers populaires, en proie à bien des maux et que moult déviances guettent. Gouvernement, partis politiques, élus, chefs d’entreprises… doivent (re)trouver le chemin de nos derbs où nos jeunes les attendent en rouillant plus vite que les bancs sur lesquels ils sont assis !

C’est de cela que le Café Politis de ce jeudi 22 janvier va tenter de débattre en organisant sa 35ème édition sur le thème : «Violence dans la société, violence de la société, comment prémunir nos jeunes ?».

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