Chroniques

Un vendredi par moi

par rapport aux autres partis, sur les questions des libertés individuelles, le directeur de publication d’Attajdid (4-02-10) en déduit que derrière l’attitude «apologiste» du quotidien de Mohamed El Brini se terre un mouvement qui pousse à ce que le Maroc réédite l’expérience tunisienne à l’égard des islamistes par une répression tous azimuts. Tout cela parce que l’auteur de l’article en question a vu dans l’activisme du parti de Fouad Ali El Himma le meilleur rempart contre l’obscurantisme. « L’éradicationnisme », terme spécifiquement algérien, est apparu au Maroc après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Certains ont estimé ainsi que les islamistes c’était du pareil au même, position que résumait éloquemment l’expression idiomatique : il n’y a pas de lisse chez les hérissons. D’autres, plus mesurés, se contentèrent d’avancer que le discours de l’islamisme légal ou para légal (Al Adl Wal Ihssane) conditionnait les esprits et faisait le lit de ses expressions les plus extrémistes.
Au lendemain des attentats, la répression avait eu la main assez lourde dans le feu de l’action et probablement aussi à cause de l’ignorance de l’ampleur du phénomène. Mais dès que les contours de celui-ci furent cernés, le Roi est intervenu personnellement et publiquement pour ramener les choses à des proportions conformes à la réalité de la menace. Le MUR-PJD est toujours dans le jeu. Al Adl Wal  Ihssane est traité avec juste ce qu’il faut de fermeté pour que le mouvement ne nuise pas à l’ordre public en dépit de l’appel de Abdeslam Yassine à la kawma, pourtant véritable incitation au soulèvement, chez qui la wassatéya (centrisme) du MUR-PJD ne rencontre que mépris. Il en va autrement quand il s’agit de cellules terroristes qui ont déjà sévi ou s’apprêtent à passer à l’acte. Les pratiques sécuritaires du pouvoir se situent dans ce triangle et l’attitude des amis de Abdelillah Benkirane couvre une pseudo symptomatique de la paranoïa. Menant au nom de l’ordre moral et religieux une véritable offensive physique et verbale qui puise ses ressorts dans les pires techniques du terrorisme intellectuel, ils cherchent, en criant au loup, à tétaniser la société. Tous ceux qui contrarient leurs projets deviennent soit des impies, des anticonstitutionnels ou des éradicateurs quand ce n’est pas les trois à la fois.  De telle manière que le débat est escamoté d’avance. Mais la virulence appelle la virulence et tout dialogue ne sera possible que lorsque ne relèveront plus, aux yeux des islamistes, de la justice islamique ceux qui rejettent le projet d’une vie uniforme les condamnant à vivre leur bonheur dans la dissimulation et la culpabilité.

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