Chroniques

Un vendredi par moi

Quittons un instant la fièvre des dimanches matin que connaît le Maroc depuis le lancement du Mouvement du 20 février pour parler de ces «petites choses» qui font le bonheur de la vie. Le tramway de Rabat-Salé a vu le jour et la régularité de son cheminement à travers les rues des deux villes jumelles a désormais fait oublier les dérangements et agacements provoqués par les travaux. Le nouveau pont Moulay ElHassan sur le Bouregreg a ouvert ses voies. En matière d’œuvres d’art, on a vu plus grand et plus beau, mais celui qui lie la capitale du Royaume à la ville de Salé a son charme. L’embouchure du fleuve avec tout ce qui s’est fait autour commence à prendre les allures de ce rêve d’un jeune Prince héritier qu’il va mettre en œuvre dès son accession au Trône. L’estuaire n’est que le début, à l’aval du Bouregreg, d’un grand chantier qui couvre quelques six mille hectares. Après des doutes sur sa faisabilité, le rêve a pris forme contre vents et marées. Rabat, en dépit de ses atouts, restait peu attractive touristiquement. Désormais elle vaut le détour. La rumeur a toujours voulu que le Souverain n’aimait pas beaucoup Rabat qu’il jugerait indigne d’une capitale. Progressivement elle se transforme pour mériter son rang. Mais bien plus qu’un projet, celui de la vallée du Bouregreg est une leçon. Avec Sa Majesté Mohammed VI le Maroc a quitté cette ère qui faisait jaser les Marocains : la politique des effets d’annonce et des pierres inaugurales. A ce stade on ne peut évoquer la vallée sans une pensée de recueillement pour Abdelaziz Meziane Belfquih. Vous l’aurez compris, l’évocation de ce projet n’est qu’un prétexte pour parler encore de la fièvre politico-sociale au Maroc. Depuis plus de dix ans, le pays est engagé dans une politique de chantiers à travers des secteurs locomotifs. Essaimés un peu partout, ils émergent pour témoigner d’une politique structurante que quelques uns veulent remettre en cause et conduire le pays à sa ruine. La spirale des manifestations se poursuit avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins d’affrontements avec les forces de l’ordre. Le Mouvement du 20 février a connu ses limites et certains de ses animateurs tentent de le mener vers les quartiers populaires dans le peu secret dessein de provoquer l’embrasement. On retrouve bien là l’inspiration des gauchistes d’Annahj. Le harcèlement quasi quotidien des forces de l’ordre dans le but de les épuiser et de les pousser à bout représente une forme de guérilla urbaine. C’est l’application de la fameuse théorie amamiste des «bases rouges mobiles». Mustapha Ramid, qui n’est pas l’un des plus tendres du MUR-PJD, s’en est bien rendu compte et appelle à la mesure en invitant à une évaluation de cette tactique. Autrement, il ne faut pas s’étonner que les forces de l’ordre durcissent leurs matraques.

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc