Chroniques

Vandalisme, violence, délinquance !!!! Oui, mais au-delà ?

© D.R

Comment ne pas s’indigner des actes de violence et de vandalisme qui ont suivi la rencontre FAR-Raja ? Comment ne pas les dénoncer ? Comment ne pas rechercher les solutions pour que cela ne se reproduise pas ? Sanctionner ? Bien sûr… mais encore ?
Honte, scandale, sauvagerie…toutes les réactions se sont fait entendre sur la Toile…Quelques solutions ont été proposées, certaines de bon sens tel faire jouer les matchs «à risques» à huis clos, d’autres à l’emporte- pièce telle celle intimant la fermeture du Complexe ! Bien sûr les riverains du stade n’en peuvent plus et les particuliers ou commerçants victimes de ces actes de vandalisme sont excédés…Mais au-delà ?!
Au-delà des généralités expliquant que le hooliganisme n’a pas de frontières, au-delà des reproches faciles adressés aux autorités –comme si nous pouvions nous exonérer de nos propres responsabilités- ne serait-il pas urgent de réfléchir à ce que cela indique et  implique, ne serait-il pas nécessaire de se poser les bonnes questions pour pouvoir agir sur les causes du mal et sur le long terme ? Car il y a des raisons profondes.
Trouver des solutions immédiates pour empêcher d’autres violences est une nécessité mais trouver des remèdes, des idées pour une véritable politique de prévention est un devoir ! Première précaution à prendre, faire attention au vocabulaire employé –que nous le voulions ou non, ces jeunes sont AUSSI les nôtres, ils ne sont pas seulement ceux de leurs parents et nous avons TOUS des responsabilités envers eux- évitons les termes qui les assimilent à des rebuts (j’ai lu ce terme), autre précaution, ces 1.000, 2.000 jeunes visibles car violents ne doivent pas masquer l’immense majorité de notre jeunesse qui ne sombre pas, s’accroche, trime…
On ne naît pas hooligan ni délinquant ni «casseur» et c’est bien là qu’il nous faut alors agir! Le ministre de la jeunesse et des sports s’exprime pour dire «qu’ il est désolant de voir des scènes pareilles qui n ont rien à voir ni avec le sport ni avec ses nobles valeurs» bien sûr !!!! Mais justement quelles sont-elles ces valeurs? Qu’en connaissent- ils ces jeunes ? Qui leur enseigne ces valeurs, qui les leur transmet, qui leur donne des codes, des repères, qui les éduque, qui les encadre. L’école ? Les Maisons de jeunes ? Les parents ? Les trois sont «out»…Les éducateurs de rue, les animateurs, les «petites» associations de quartiers, les clubs sportifs locaux ? Ils n’ont pas de moyens et sont marginalisés…
Ces jeunes qui se regroupent en bandes où ils se forgent une identité de bric et de broc sont le fruit de notre société, elle-même, où «l’exemple» est celui qui deale, qui agresse, qui gagne de l’argent facile car il représente le seul «héros» du quartier auquel s’identifier.
Il ne s’agit pas «d’excuser», mais condamner sans prévenir serait pire que le mal : leur violence exprime aussi leurs peurs à eux, leur exclusion. Faisons le bon constat pour trouver les bons remèdes et surtout combinons réactions immédiates et actions sur le long terme ! De grâce, ne prétextons pas le coût qu’une telle politique nécessiterait, regardons ce que coûtent les dégâts actuels !

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