Culture

De toutes les couleurs : Le talent n’a pas de sexe

© D.R

Ouvrez un atelier au public pour des cours de peinture ou de toute autre activité artistique et vous n’y verrez débarquer quasiment que des femmes !
Alors que la majorité des hommes marocains grillent leur temps libre en grillant des mégots sur des terrasses de café ou en grillant du regard toute forme féminine qui passe, les femmes préfèrent souvent des activités culturelles ou au pire, culinaires ou couturières – ce qui relève aussi de l’art.
Quand il s’agit d’art, de goût et de finesse, ce sont souvent les femmes qui s’illustrent!
Mais alors, comment se fait-il que le pourcentage de femmes parmi les grands peintres dont l’histoire se rappelle soit si petit ? Dans un livre d’histoire de l’art en Europe entre l’an 1000 et 2000, on cite environ 1500 artistes-peintres, et presque pas de femmes!
Au Maroc, observez les artistes-peintres les plus connus: il n’y a que des poilus. On dirait que quand une femme s’intéresse à l’art c’est souvent pour l’activité que ça représente plutôt que pour atteindre la notoriété ou la reconnaissance.
Consciemment ou pas, l’homme a toujours maintenu la femme au second rang. Peut-être pour se venger de la nature qui, elle, a mis l’homme au second rang en offrant à la femme les privilèges de la maternité et de la finesse. C’est vrai que pour la nature, comme je le disais, il y a déjà un an, le «mâle» n’est qu’un outil de diversification génétique. Des femmes peintres, il y en a toujours eu. On en recense depuis le Moyen âge, mais durant la Renaissance en Europe, il leur était, semble-t-il, interdit de fréquenter les académies des beaux-arts. Elles étaient vues uniquement comme «femmes de», «mères de», «sœurs de» ou «maîtresses de», avant d’être considérées comme artistes. Et le fait que la majorité des commandes émanaient de l’église et que beaucoup de femmes peintres changeaient de noms après le mariage n’a pas arrangé les choses.
Ces femmes artistes limitaient souvent leur art aux préoccupations ménagères, mais des artistes comme Rosa Bonheur, Camille Claudel ou Frida Kahlo plus tard, ont exploré d’autres domaines qui étaient réservés aux hommes. On disait que Rosa Bonheur «peignait comme un homme» car elle avait excellé dans la peinture animalière. Il y a eu aussi quelques exceptions comme Sofonisba Anguissola, à la fin de la Renaissance, qui devint peintre officiel de la cour d’Espagne.
Mais rassurez-vous, les choses changent partout dans le monde et aussi au Maroc. Surtout depuis que l’historienne d’art Linda Nochlin, se posât la question : «Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’artistes majeurs chez les femmes?» et que Aude de Kerros constatât que la mémoire du 20e siècle avait oublié beaucoup de femmes artistes de cette époque…
En 1987, aux Etats-Unis, et pour rendre une toute petite justice aux femmes, une certaine W.Cole Holladay a créé à Washington le «Musée national des femmes artistes». Le seul musée au monde dédié à l’art féminin.
«Le talent n’a pas de sexe !», avait déjà compris Louis XIV.

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