Culture

Disparition de Moha Oulhouceine Achibane: La danse Ahidous en deuil

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Qui dit Moha Oulhouceine Achibane, dit le «Maestro», ou le maître incontesté de la danse de l’Ahidous qui a rayonné des années durant dans la scène musicale populaire avec ses mouvements fluides et agiles et ses gestes fins et élégants.

Cette légende de l’art et de la culture amazighs a rendu l’âme le 19 février, à l’âge de 113 ans, des suites d’une longue maladie après une carrière de plus d’un demi-siècle. «C’est une perte cruelle pas uniquement pour sa famille, mais pour tout un pays qu’il a tant aimé et servi sans bornes», a déclaré à la MAP son fils aîné Houssa Achibane. Homme engagé, Moha Oulhouceine Achibane a pris part à la résistance. Il participa aux combats de la seconde guerre mondiale en tant que soldat dans le bataillon marocain au sein des forces alliées contre les nazis, puis dans la lutte contre l’occupation française au Maroc et pour l’indépendance, rejoignant les résistants des montagnes du Moyen- Atlas.

Début des années 50, il entame son parcours artistique qui fera de lui l’un des éminents interprètes de la chanson amazighe au Moyen Atlas. «L’Aigle», un surnom qu’il doit à une de ses danses, a en effet plané plus haut et plus loin, au gré de pas moins de 150 participations à des rencontres et festivals nationaux et internationaux, notamment au Festival des arts populaires de Marrakech et au Festival de Fès des musiques sacrées du monde, émaillées d’escales toujours honorables en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis.

D’ailleurs, le surnom du «Maestro» lui a été attribué par l’ancien président américain Ronald Reagan qui a été émerveillé par sa performance lors d’une tournée à Walt Disney en 1984. Bénéficiaire de plusieurs distinctions et prix nationaux et internationaux qui lui ont été remis par des personnalités mondiales de renom, Moha Oulhouceine Achibane est père de six enfants (4 filles et 2 garçons) et grand-père d’une ribambelle d’arrières-petites-filles et petits-fils. Avec la disparition de Moha Oulhouceine Achibane, le Maroc a perdu un monument de l’art et de la culture amazighes authentiques, après avoir laissé à la nouvelle génération une impressionnante fresque de tableaux, de chants, de danses et de spectacles.

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