Culture

Hind Sardi : «J’ai montré que la danse n’a rien de tabou ni de vulgaire»

© D.R


ALM : Après des années de carrière, avez-vous atteint vos objectifs?
Hind Sardi : Oui, bien sûr ! J’ai pu créer la première académie dédiée exclusivement à la danse orientale pour en faire un art à part entière et pour montrer aussi qu’elle n’a rien de tabou ni de vulgaire quand elle est bien travaillée et bien présentée. Chaque année, je fais le bilan et je me dis que j’aurais dû faire mieux. C’est ce qui me donne l’énergie, l’ambition et le courage d’être meilleure à chaque fois. C’est mon côté professionnel. Côté personnel, c’est presque pareil et ce pour être dans le bonheur. Je vais de l’avant tous les jours avec mon mari et ma petite famille. C’est ce qui me donne un équilibre pour donner plus, mieux créer mes cours, mes spectacles, mes costumes et mes chorégraphies. J’ai aussi de bonnes relations avec tous les danseurs que je connais à l’étranger. Je suis sollicitée pour donner des shows et des stages à l’étranger à longueur d’année. Je choisis juste quelques invitations pour ne pas être absente tout le temps de mon école, ma famille et mon programme de l’année.

Comment les choses se passent-elles dans votre académie de danse ?
L’académie de danse orientale a été créée en décembre 2003. J’ai donné des cours pendant sept années tous les jours pour des femmes d’âge et niveau différents. On tourne à chaque année à 200 élèves du premier septembre au 30 juillet en plus des cours collectifs réguliers. L’académie propose aussi des cours particuliers et un stage par mois en week-end pour les gens qui veulent perfectionner leur niveau. Et à la fin de chaque année, je fais un spectacle pour les petites et les grandes qui se donnent du plaisir en présentant différents tableaux de danse.

Que peut-on faire pour promouvoir la danse comme un art à part entier ?
C’est un art comme tous les autres. Malheureusement, la danse orientale a eu une connotation et une mauvaise réputation mais ça c’est à cause des films égyptiens où les danseuses sont toujours liées à la prostitution, à la drogue et à la délinquance. Aujourd’hui, on peut promouvoir la danse et la rendre un art sain et émouvant. Il y a même des organismes d’événementiel qui se sont spécialisés dans les ballets et les spectacles de danse orientale partout dans le monde parce qu’il y a un public intéressé. Et aussi parce que c’est beau et ça rapporte !

Ne souffrez-vous pas de votre image en tant que danseuse au Maroc?
Non pas du tout ! J’ai rendu à la danse orientale ses lettres de noblesse. J’en ai fait une discipline qui s’apprend et qui se donne en spectacle pour la danse et pas pour autre chose. Les gens qui l’ont compris me soutiennent, me ramènent leurs filles et me font confiance. Et c’est l’image que je donne. Et la plus grande preuve c’est que mon institution est toujours sollicitée.

Après des années d’expérience, voulez-vous participer à des émissions orientales comme «Hezi Ya Nawaem»?
J’aimerais bien. Mais, ils ne m’ont pas contactée jusqu’à aujourd’hui. Je pense, d’ailleurs, on le voit dans le jury de cette émission, qu’on préfère les danseurs de l’ancienne génération. On leur donne la priorité par respect à leur carrière et tout ce qu’ils ont fait pour cet art noble.

Vous qui êtes une danseuse orientale, que  pensez-vous  de la danse  contemporaine?
La danse contemporaine j’en ai déjà fait. Il faut avoir une base déjà de danse classique pour pouvoir suivre. Cela aide à acquérir plein de techniques du corps et une maîtrise du sol et de l’équilibre. Et il faut la commencer bien sûr très jeune.

Quelle sera votre prochaine sortie?
J’ai une proposition pour donner des stages prochainement à Moscou, en France et en Espagne. C’est dans le cadre de festival de danse où j’ai déjà donné des cours. À chaque fois, on me sollicite. Aussi, il ne faut pas oublier mon spectacle de fin d’année avec mes élèves, fin juin 2010.

Qu’est-ce qui vous passionne à part la danse ?
Tout ce qui me relie à la danse. C’est-à-dire la création de mes propres costumes, mes chorégraphies…et même la musique que j’écoute à la maison. C’est une musique qui est complètement différente de la musique orientale et arabe des films et des concerts.

Comment occupez-vous votre temps libre ?
Je consacre mon temps libre à ma vie familiale, à ma maison et à mon bureau. Quand je peux, je me repose aussi pour débuter une autre journée plein d’activités.

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