Culture

La peinture marocaine en question

© D.R

Quels sont les pionniers du mouvement pictural au Maroc ? Comment est née, l’histoire de la peinture contemporaine au Maroc ? Quels sont les principaux peintres qui ont marqué la scène artistique et picturale marocaine? Tant de questions auxquelles ont essayé de répondre les conférenciers de la 1ère rencontre débat du cycle lancé par l’espace actua de la fondation attijariwafabank.
Organisée ce jeudi 27 janvier, cette rencontre sous le thème «histoire de la peinture contemporaine marocaine» a réuni autour de la même table, les deux artistes-peintres Mohamed Melehi et Mohamed Chabâa ainsi que l’écrivain et poétesse française Nicole de Pontcharra. Il fut question essentiellement lors de cette rencontre de revenir sur l’histoire du mouvement pictural au Maroc et de mettre l’accent sur les différentes phases d’évolution de la peinture marocaine. Pour enrichir le débat, la rencontre a débuté par une projection d’images de certains tableaux de peintres marocains selon une classification propre à Mohamed Chabâa. Selon cet artiste peintre, considéré comme l’un des pionniers de la peinture contemporaine marocaine, il ne s’agit nullement d’une sélection définitive. Le diaporama qui a été présenté par cet artiste englobe quelque 70 oeuvres. Mais il est évident que toutes les toiles présentées ne représentent pas tous les artistes peintres qui existent au Maroc.
Certains spectateurs présents au débat ont même fait la remarque concernant ce sujet. Il y a eu certaines omissions car «il est presque impossible vu le temps d’inclure tout le monde» déclare Mohamed Chabâa. Le diaporama débute par un petit clin d’oeil aux peintres du chevalet pour aboutir aux peintres dits modernes et contemporains. Ceci pour soutenir la thèse soutenue par Mohamed Chabâa et Mohamed Melehi. Cette même thèse soutient qu’avant l’indépendance du Maroc, certains peintres étrangers résidents au Maroc avaient encouragé l’émergence d’une certaine peinture dite figurative ou peinture du chevalet. La rencontre n’a pas eu lieu sans citer des noms comme Jacques Majorelle, Jean Azema ou encore Don Mariano Bertucci. Ces mêmes peintres qui ont prôné la peinture figurative et sont allés même jusqu’à encourager ce type de peinture chez de jeunes marocains qui travaillaient chez eux comme des serviteurs. C’est le cas de Ben Allal qui était cuisinier chez le peintre paysagiste Jean Azema et qui peignait des toiles naïves. C’est justement cet état de fait qui a été combattu par les peintres d’avant-garde dits «le groupe de Casablanca».
Ce groupe a mené un combat acharné contre la politique coloniale qui encourageait la peinture naïve. Ces mêmes peintres étaient contre l’exploitation des artistes comme Ben Allal, Louardighi et aussi Chaïbia Tallal de la part des peintres installés au Maroc pendant la période coloniale. C’est pour cette raison majeure que le groupe de Casablanca dirigé par Mohamed Chabâa, Mohamed Melehi et Farid Belkahia sont allés à la rencontre du peuple à Jamâa El Fnâa et de montrer de quoi ils étaient capables. Ils étaient producteurs d’une peinture contemporaine et moderne de qualité qui venait rompre avec un certain regard exotique. C’est à cette époque-là en 1965, qu’est paru le manifeste de Jamâa El Fnâa qui prônait le développement de la peinture contemporaine marocaine loin de toute action de paternalisme. Aussi, ces mêmes peintres et avec eux d’autres artistes dans leur sillage, ont milité pour la création d’espaces d’art, de galeries ainsi que de la création d’ateliers de peinture dans les quartiers et des cours dans les écoles. Ces mêmes idées sont toujours défendues par ces artistes qui continuent à se battre pour que leurs idéaux se réalisent. La conférence de jeudi dernier à l’espace actua a remis sur le tapis et a rappelé toutes les actions menés par les peintres d’avant garde qui attendent la relève.

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