Culture

La vie mouvementée du baccalauréat, 200 ans aujourd’hui

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Le baccalauréat, né le 17 mars 1808 par un décret de Napoléon 1er, se déroulait à sa création à l’oral et surtout en grande partie en latin, avant de connaître moult évolutions tout au long de 200 ans d’une histoire mouvementée.
Probablement venu du latin «bacca laurea», «baie de lauriers», le mot de «baccalauréat» signifie aujourd’hui, pour plus de 500.000 jeunes, le passage à l’âge adulte, la sortie de la scolarité.
Lors de sa première session, en 1809, seuls 30 candidats sont reçus, après s’être soumis à trois quarts d’heure d’épreuve orale en latin, grec, français et philosophie, conduite par des professeurs d’université, explique à l’AFP Philippe Marchand, maître de conférence émérite à Lille III.
Le corpus des savoirs à maîtriser porte alors sur l’ensemble du programme depuis la 6e. L’histoire et la géographie s’y ajoutent en 1820, les maths et la physique en 1821.
En 1840, les candidats, qui ne sont encore que des garçons (Julie-Victoire Daubié est la première femme française ayant obtenu le droit de se présenter au bac à Lyon, en 1861), sont désormais plusieurs milliers à se présenter (près de 3.000 reçus en 1830). Ils passent une épreuve écrite de version latine, en deux heures, qui détermine leur admissibilité.
Apparaît alors le «bachotage», permis par la publication de «mémentos» – nos actuelles «annales» – et, par extension, «s’ouvrent dans tout le royaume des "boîtes à bac", qu’on appelait des "fours à bachot", précise M. Marchand.
Jusqu’ici sanctionné par une seule appréciation (très bien, bien, assez bien ou mal), le système de notation est transformé en 1854. Le jury dispose de trois boules, une blanche (positif), une rouge (moyen) et une noire (négatif), et en dépose une dans une urne à chacune des huit épreuves désormais en vigueur. Huit boules blanches se traduisent par la mention très bien et huit noires par l’ajournement.
Notre notation de 0 à 20 n’apparaît qu’en 1890-91.
L’effervescence des réformes éducatives de la IIIe République et ses débats entre les partisans des humanités classiques, appuyées sur le latin et le grec, et les promoteurs d’une éducation sans latin mais avec plus de français, de langue vivante et de sciences, secoue encore l’organisation du bac à la fin du siècle. Scindé en deux parties en 1874 (une en fin de 1e, une en fin de terminale), il se décroche à partir de 1880 sans le «discours latin», préparé et prononcé alors par tous les élèves, puis se sépare en deux bacs: le «classique» comprend toujours du latin et du grec pour tous et se divise en deux séries (philosophie ou mathématiques élémentaires) et le «moderne», sans latin.
Ce nouveau bac «moderne» répond à une telle attente qu’entre 1893 et 1904, on passe de 583 à 2.155 bacheliers.
Jusqu’en 1945, de nouvelles séries apparaissent, de plus en plus de jeunes s’y essayent: 11.939 bacheliers recensés en 1935, garçons et filles, et 30.000 en 1948. «Les femmes investissent le baccalauréat surtout à partir de 1924, lorsque le programme des collèges et lycées de jeunes filles est aligné sur celui de l’enseignement secondaire masculin», explique M. Marchand. Plus récemment, l’histoire du bac se confond avec la massification des effectifs scolaires et des records historiques de candidats reçus: 82,1% de réussite en 2006 et 83,3% en 2007 ! En 1963, les deux parties sont abandonnées au profit, en 1965, des épreuves anticipées de français. Puis, en 1968 naît le bac technologique et en 1985 le bac professionnel.

• Lucile Malandain ( AFP)

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