Culture

Lella Al Maghribeya : «Je n’ai rien fait pour que l’on m’interdise l’accès en égypte»

© D.R


ALM : On vous a interdit l’accès en égypte. Que pouvez-vous nous dire sur cette affaire?
Lella Al Maghribeya : J’ai été vraiment surprise par ces faits. Je suis arrivée samedi dernier en égypte et les autorités m’ont appris que je n’étais pas autorisée à franchir les frontières. Je n’ai rien fait pour que l’on m’intredise l’accès en égypte. Le prétexte étant qu’une plainte a été déposée à mon encontre de la part de l’Union des artistes.

Quelles sont les raisons qui ont poussé l’Union à prendre une telle décision ?
Je n’en sais rien. Je n’ai jamais eu de contact direct avec l’Union. Selon eux, je dois leur verser des impôts. D’ailleurs, je passe plus de temps entre le Koweit et la France. Les seules fois où je me suis produite sur une scène égyptienne étaient en 2007, alors que la loi qui stipule le paiement d’impôts par les artistes n’est entrée en vigueur qu’en 2008. J’ai engagé un avocat pour suivre l’affaire. Malheureusement, cela a coïncidé avec les élections égyptiennes. J’aurai les réponses à mes interrogations dans les jours à venir. S’il s’agit effectivement d’un problème d’impôts, je les paierai. S’il s’avère que quelqu’un de particulier est derrière cette affaire, je prendrais les démarches nécessaires.

Es-t-il vrai qu’on vous a menacée d’arrestation ?
Cela est totalement faux. Les autorités m’ont simplement informée de la décision de l’Etat que j’ai respectée. Vu que je dispose d’un passeport français, j’ai contacté les services consulaires français qui m’ont dicté les démarches à suivre. Il n’y avait aucun traitement désagréable de la part des autorités égyptiennes. La preuve est que je suis actuellement à Dubaï pour des engagements professionnels.

Vous venez de lancer votre nouvel album. Présentez-nous cet opus ?
Cet opus, produit par Hab Production, comprend huit titres dont six sont en dialecte khaliji. Nous avons consacré deux ans pour son élaboration, notamment en ce qui concerne le choix des paroles et des mélodies. L’album comprend quatre chansons de Cheikh Sabah Nacer Assabah et deux autres titres marocains à savoir «Zine», une création de Noûmane Lahlou et «Ach Dani», la reprise de feu Brahim Alami. Nous entamons actuellement une tournée pour la promotion de l’album avec comme première escale Dubaï. En parallèle, un nouveau clip «Romansi» est actuellement sur les petits écrans.

Comment s’est déroulé le tournage?
«Romansi» a été tourné dans la région de Tripoli au Liban, sous la direction de Bassam Al Turk. A noter que ce clip marque le début de ma collaboration avec ce talentueux réalisateur, qui compte à son actif de nombreux clips mettant en scène des chansons khalijies. Nous comptons en perspective tourner deux chansons du nouvel album dont la reprise marocaine. Romansi retranscrit en quelque sorte mon bonheur, la joie d’une femme récemment mariée.

Quelle évaluation faites-vous de votre parcours ?
Peu d’artistes marocains ont réussi à mener une carrière en dehors du Maroc. Je suis une personne très persévérante. D’ailleurs c’est la persévérance qui assure la continuité. De plus, la quantité m’importe peu c’est sur la qualité que je mise. Les obstacles que j’ai rencontrés en début de carrière n’ont pas entravé mon évolution. Je suis battante et je ne me laisse pas vaincre. Dieu Merci, je suis respectée dans le milieu. Et en toute modestie, j’ai réussi à décrocher ma place parmi les belles voix de la chanson arabe.

Selon vous, les médias marocains ont-ils promu en bonne et due forme votre talent ?
Il est vrai que certains médias privilégient davantage les chanteuses libanaises et oublient leurs compatriotes. C’est dommage. Certes, je me suis consacrée jusqu’à aujourd’hui à ma carrière au Moyen-Orient. J’ai peut- être fortuitement contribué à l’élargissement de ce gouffre entre les médias marocains et moi. Aujourd’hui, je me rattrape. J’ai commencé à prendre contact avec certains responsables qui me permettront d’être de plus en plus présente dans mon pays. J’aimerais bien à l’avenir participer davantage à des festivals et galas au Maroc.

Vos clips reflètent une grande sensualité et audace. Est-ce une tendance ou bien une rébellion?
Il est important d’avoir du caractère et de savoir allier la modernité au respect des traditions.

Souffrez-vous toujours des échos de «Lahla yizid ktar» ?
Je considère le clip « Lahla yizid ktar» comme une faute de jeunesse. L’erreur est humaine. Mon look était innocent et pas prémédité. J’ai vécu en France. Cela m’a permis d’avoir une grande ouverture d’esprit. Quand on m’a proposé le Hamam en storyboard, je ne me suis pas opposée. Je pensais plus à mettre en relief notre patrimoine marocain qu’à être accusée d’exhibitionnisme. J’ai beaucoup appris de cette expérience. A travers ce clip, j’ai évalué les attentes du public. Ainsi, je ne referai plus la gaffe de «Lahla yizid ktar».

Le public demande la signification de votre surnom Lella ?
Lella se rapproche de Lalla Khadija qui est mon vrai prénom. Mes parents sont des chorfas alaouites originaires de Tafilalet.

Votre vie affective a toujours été sujette aux rumeurs. Cela ne vous gêne-t-il pas ?
Dans la mesure où elles ne sont pas fondées, cela ne me gêne aucunement.

Comment se porte votre cœur actuellement ?
Il bat de joie et d’amour. Je ne suis récemment mariée. (Rires)

Le mariage peut-il détruire la notoriété de l’artiste ?
Au contraire, le mariage apporte un équilibre et permet d’être épaulé dans sa carrière.

Votre mari n’est pas gêné par vos déplacements ?
Il est compréhensif. C’est un artiste dans l’âme. Mon mari est un homme instruit qui connaît très bien le Maroc, son histoire, sa culture et sa gastronomie.

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