La nouvelle exposition des œuvres de l’artiste-peintre Smail El Fidali El Wazzani, qui durera jusqu’au 3 mars prochain à la salle « La Découverte » à Rabat, porte bien l’intitulé que l’artiste lui a choisi « Nostalgie », un thème qui revient fréquemment dans ses oeuvres.
La quarantaine de toiles que l’exposition donne à voir débordent en effet de nostalgie tant vis-à-vis des lieux qu’il dépeint avec une grande finesse que vis-à-vis de sa tendre enfance qu’il revisite et qu’il fait revisiter à un large public d’admirateurs qui ont eu à vivre ces mêmes moments de bonheur et de joie de vivre. Le tout avec un même arrière-plan: La ville d’Ouezzane, sa ville natale.
Les plus belles de ces toiles, d’une grande valeur artistique, sont celles qui montrent, qui une partie de jeux de billes mettant aux prises de jeunes écoliers à peine sortis des classes, qui une partie de jeux de toupies, un autre jeu largement répandu parmi les gamins de cette période, auxquels il procurait tant de bonheur. L’artiste confie avoir été très profondément marqué par ces moments d’évasion durant lesquels des enfants en bas âges s’adonnaient à cœur joie à leurs jeux préférés. D’autres toiles renvoient à ces fêtes et événements (mariages, baptêmes…etc) célébrés comme il se doit par des gens modestes de la vieille ville d’Ouezzane.
Des moments de joie qu’offraient aussi, mais aux adultes cette fois-ci, ces après-midi qui voyaient les artisans de la ville se ruer sur ces aires de « Dlala » pour vendre aux enchères leurs djellabas à la pure laine tissée, chez elles et avec dextérité, par de jeunes femmes à l’aide de vieux engins, eux-mêmes fabriqués par des maitres artisans locaux qui rivalisent d’ingéniosité pour pérenniser leur savoir-faire et réhabiliter de vieux métiers qui résistent au temps.
Les toiles de Smail El Fidali El Wazzani, qui est membre de plusieurs associations, notamment le syndicat des artistes plasticiens marocains, sont toutes faites de la sorte. Y reviennent des scènes de la vie de tous les jours, comme il les avaient lui mêmes vécues et dans lesquelles se retrouvent plus d’un. Et quand ce n’est pas le quotidien avec ses heurs et malheurs qui envahit ses oeuvres, Smail El Fadili El Wazzani se réfugie dans un autre registre. Celui de l’histoire millénaire de sa ville natale dont il réhabilite, avec autant d’habileté, la mémoire et les traditions.
Son oeuvre se veut en effet une imitation du réel avec une touche descriptive, le but étant de procéder à une sorte de reconstruction de la vie. Les thèmes qu’il aborde, les lieux et les figures qu’il dépeint se convertissent en contes à travers un langage plastique de voix, de signes et de symboles, dans des dimensions temporelles et spatiales, riches en icônes du bonheur délogé ou confisqué, dira de lui un critique d’art.
La nouvelle exposition de Smail El Fidali El Wazzani est donc un hymne à la vie, mais aussi un hommage à la petite cité qui l’a vu naître, grandir et devenir le grand artiste qu’il est devenu.