Culture

Portrait d’avenir : Mohamed Ayad, un comédien en perpétuelle effervescence

© D.R

Les premières réminiscences qui jaillissent lorsqu’il se remémore son enfance, c’est l’enfant turbulent qu’il était. 
«Dieu-tout-puissant qu’est-ce que j’étais turbulent. J’arrêtais pas. Chaque jour, c’étaient des bêtises interminables. J’étais incontrôlable», se rappelle, en étouffant de rire, Mohamed Ayad. Spontané, rigolo, modeste, bosseur, sérieux et minutieux dans sa création.
Son amour pour le théâtre et le cinéma, ne l’a pas empêché de continuer de nourrir ses passions de toujours, le chant et la danse. C’est un amoureux d’Abdelhalim Hafed, du gharnati et c’est aussi un grand danseur, tango et danse contemporaine… Il a en effet suivi plusieurs formations de chant et de danse, notamment avec Anne Ficher à l’Institut français de Casablanca, lors d’un stage autour des œuvres de Pasolini sous la direction de Sébastien Bournac, en 2002. Sa  première virée sur les planches s’est faite à un âge très précoce. Son regard vert figue et vif, ses mouvements décontractés et sans complexes, mettent en scène son caractère vivace, dynamique et pétillant de vie. En 2000, Ayad allait suivre un stage au Théâtre national de la Cité Toulouse, dans l’atelier volant sous la direction de Jacques Nichet et participer au montage de la pièce «Le pont de pierre et la peau d’image» de Daniel Danis.
Ayad est un véritable rat de bibliothèque. Il fait partie des rares Marocains qui se sont laissés séduire par l’écriture dramaturgique de Bernard Marie Kolèts, «dont le théâtre était en perpétuelle rupture avec la génération précédente du théâtre de l’absurde et  une recherche permanente sur la communication entre les hommes. Au début des années 1980, il rencontre Patrice Chéreau qui devient son metteur en scène. Mais l’écrivain, malade, décède prématurément, à quarante ans du Sida. Bernard-Marie Koltès, dont les textes sont traduits dans une trentaine de langues, est le dramaturge français le plus joué dans le monde », déclare Ayad, fasciné.
A l’école, Mohamed n’est pas des plus attentif. Renvoyé plusieurs fois de l’école pour chahut inconsidéré, il décide de changer de rythme et de comportement, conscient que sans études, il ne réussira pas son rêve de devenir comédien  et le voilà bon élève et assidu. «C’est comme sur scène, quand on a un trou de mémoire, il faut savoir contrôler son angoisse, prendre le temps de réfléchir, respirer et trouver l’improvisation qu’il faut pour sauver la mise». Et comme fruit de cette sage décision, Ayad réussit à suivre  des études en littérature anglaise. «C’est une langue qui me fascine et qui semble appropriée à mon caractère et qui m’a parmi d’entreprendre une carrière d’acteur au niveau de plusieurs productions étrangères», ajoute Ayad. Entre 1993 et 2003, ce sont de fructueux stages de théâtre, notamment,  au complexe culturel Moulay Rachid à Casablanca où il bénéficie d’un  stage sur le thème «Les mouvements de Révolte dans l’œuvre de Koltes », sous la direction de Sébastien Bournac.
Au théâtre comme au cinéma, Ayad adore diversifier ses personnages dans le but d’acquérir plus d’expérience, d’enrichir son interprétation et de ne pas sombrer et se figer  dans un seul moule. Avec le maître du théâtre marocain, Tayeb Saddiki, Ayad se professionnalise  et enrichie son parcours théâtral. «J’ai eu la chance et le bonheur de jouer et d’être porté en scène par et à côté de mon illustre maître Tayeb Saddiki. C’est un homme d’une culture incommensurable, d’une modestie sans égal et d’une générosité absolue», affirme Ayad.  C’est en effet dans «tio tio»,  «Amédé ou comment s’en débarrasser», «Al Harraz»,       «Abou Ayyan Attawhidi», «Le dîner de Gala», «La boule magique», «Azizi», «Le proviseur», «Mahjouba», «Ennakcha», pièces adaptées et mise en scène par Tayeb Saddiki, que Ayad se découvrit son talent de comédien à la Molière.  En tant que mettreur en scène, Ayad crée; «Le retour de Leila»,  «Oumnia», «Figuig et l’année des bombes»,  «La nuit juste avant les forêts» de B.M. Koltes,  «Voyage à l’infini» fragments de Daniel Danis, primée en 2000 au 12ème Festival international de théâtre universitaire de Casablanca (FITUC) : Grand prix du Festival, Prix de la meilleure mise en scène, Prix de la meilleure recherche musicale. Ayad a joué dans plusieurs longs métrages, entre autres, «Le comptable», d’Aberrazek Zitouni, « Le maître cavalier» de Driss Chouika, «Casablanca day light » de Mostapha Derkaoui. Après une première participation enchantée avec les Syriens, ayant découvert chez ce jeune comédien une facilité et une parfaite maîtrise de la langue arabe classique,  dans notamment  « Moulouk Attawaïf », Ayad s’est vu forger une nouvelle voie et une enrichissante collaboration qu’il espère durable. En comédien engagé, il a joué dans un film d’une actualité criarde. Il s’agit du téléfeuilleton  «Le toit du monde», réalisé par le Syrien Najdat Anzour , actuellement diffusé sur la LBC et qui relate la réaction d’un Marocain suite aux caricatures du Prophètes au Danemark. 

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