Culture

Saâdia Ladib : «Mon mari m’a permis de sortir de mon répertoire de femme soumise»

© D.R

ALM : Vous venez de participer au film «Amours voilées». Parlez-nous de cette expérience.
Saâdia Ladib : Pour moi c’était une excellente expérience. Aziz Salmi m’avait proposé le scénario bien avant notre mariage. Il m’a juste demandé de le lire et de lui donner mon avis sur les personnages. Ensuite il m’a laissé choisir moi-même mon rôle. J’aurais pu prendre celui de Bathoul, mais je suis tombé amoureuse du personnage de Houyame. D’ailleurs, beaucoup de femmes se retrouvent dans sa situation. Personnellement, j’en connais deux, une amie et une voisine. Elles sont mariées à des hommes qui travaillent à l’étranger et qui rentrent au pays une fois tous les deux ou trois ans. Elles sont ainsi obligées de faire face à une société qui ne pardonne pas. Et malgré le poids d’une responsabilité de foyer à assumer toutes seules, leur besoin d’amour, leur sentiment de faiblesse, elles doivent afficher un air heureux et comblé. C’est pour ça que ce rôle m’a beaucoup touchée. En plus, il m’a permis de montrer une nouvelle facette de moi et de sortir de mon répertoire de femme soumise.

Avez-vous déjà joué un rôle dont vous êtes particulièrement fière ?
J’affectionne chaque rôle que j’interprète. Parce qu’à chaque fois c’est une nouvelle expérience. En plus, les rôles que je n’aime pas, je ne les accepte pas. Cependant, comme tout acteur, je dirais que j’ai un petit faible pour le théâtre. J’apprécie particulièrement de jouer dans des pièces de théâtre. Cela me permet de participer avec toute la troupe à l’écriture et à la réalisation. Sans oublier, bien sûr, la magie qu’offre le contact direct avec le public et la féerie de la scène. Je dois aussi signaler qu’avec l’expérience, je commence à avoir les mêmes frissons devant les caméras. Le cinéma aussi est magique.   

Quel rôle aimeriez-vous interpréter à l’avenir ?
Pour ça je suis très gourmande. Mais pour l’instant je voudrais jouer dans un film d’action, malheureusement, des films du genre sont très rares au Maroc et ceux qui existent ne sont pas à la hauteur des productions étrangères. Sinon j’aimerais interpréter un rôle tragique d’une œuvre de Shakespeare ou encore une tragédie grecque. Sinon, j’aimerais bien participer à une grande production étrangère mais que ce soit un vrai rôle. J’en demanderais trop si je disais le premier rôle, mais je voudrais interpréter un personnage qui agit dans les événements du film.

Avez-vous des talents cachés ?
Toutes mes copines disent que je chante et que je danse bien. Mais entre nous, je pense qu’elles exagèrent un peu. Il est vrai que je chante juste, mais je n’ai pas une voix de ténor. Sinon pour la danse, j’adorais ça depuis l’enfance et je ne rêvais que de ça. Sauf que j’habitais à Aïn Sbâa et le conservatoire était au centre-ville, sur le boulevard de Paris, donc trop loin de chez moi. Mes parents étaient occupés par leur travail et comme j’étais l’aînée de la famille je n’avais pas un grand frère pour m’emmener à mes cours de danse. Et j’ai dû y renoncer. Depuis, j’ai gardé une frustration énorme. Cependant, à l’ISADAC, je m’en suis donné à cœur-joie, je prenais mes cours de danse au sérieux. Et forcément quand on aime on est toujours le meilleur. Et si vous voulez tout savoir sur mes talents cachés, je vous confierais que j’en ai un. Je suis un vrai petit cordon-bleu, et j’adore la cuisine.

Comment Sadia Lâadib gère sa double vie d’actrice et de femme au foyer ?
Je m’en sors très bien. J’ai un mari très compréhensif et pas du tout exigeant. Il me permet de m’adonner à mes trois passions dans la vie et de les gérer comme je le désire. D’abord mon métier d’actrice. Il n’en finit pas de m’encourager et de croire en moi. C’est mon premier fan, il aime beaucoup mon jeu de scène. D’ailleurs, je crois qu’il ne m’aurait pas épousé si je n’étais pas actrice. Ensuite celui de femme au foyer, j’adore prendre soin de mon petit chez moi. Et enfin, celui d’intellectuelle si je peux appelé ça comme ça. Je me passionne pour la lecture et je suis un vrai rat de bibliothèque. Et au fait, sans mon mari, je n’arriverais à rien. Je l’aime passionnément et je sais que c’est partagé.

À quand les couches et biberons ?
Pas pour l’instant en tout cas, je veux encore profiter de ma vie de couple, ça ne fait que deux ans que je suis mariée. En plus, nos métiers respectifs ne permettent pas une certaine stabilité nécessaire au bon développement d’un enfant. Et j’aime trop les enfants pour imposer ça à mon bébé.

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