Culture

«Tennessee Williams, mon amour »

© D.R

Aujourd’hui Le Maroc : Votre dernière pièce de théâtre est fortement inspirée de l’oeuvre de Tennessee Williams. Comment s’explique ce choix ?
Latifa Ahrrar : J’ai connu Tennessee Williams dans mon adolescence à travers sa courte pièce «Propriété condamnée», ainsi que plusieurs de ses romans, pièces et nouvelles. Une connaissance que j’ai eu l’occasion d’approfondir lors de ma quatrième année à l’ISADAC. Je devais alors préparer mon mémoire de fin d’étude en deux parties : un travail théorique et un autre, d’ordre pratique. Je n’ai pas hésité une seule fois à choisir «Parle moi comme la pluie», à cet effet. C’était en 1995. Depuis 2001, j’ai commencé à réunir plusieurs textes de cet auteur. Il s’agit de «Propriété condamnée», «Portrait d’une madone» et «Parle moi comme la pluie» avec ce dernier comme plate-forme principale. Leur synthèse a donné lieu au texte que j’ai mis en scène et qui a été présenté au public la semaine dernière.
Comment votre touche personnelle apparaît-elle dans cette pièce?
Je suis présente à travers ma manière d’agencer ces trois textes pour n’en faire qu’une seule pièce.
Et puis, quand vous vous essayez à la mise en scène, vous empruntez la voix du personnage, de l’auteur et leur manière de voir le monde extérieur. A ma vision s’est ajoutée celle du groupe avec lequel je travaille, les comédiens et le scénographe entre autres. Une fois prêt, ce «mélange» a séduit le directeur de l’Institut Français de Casablanca qui n’a pas hésité à co-produire cette pièce.
Cette pièce tourne autour de deux personnages anonymes, Elle et Lui. Que représentent-ils au juste?
Elle et lui sont les uniques personnages de cette pièce. Deux êtres impersonnels qui symbolisent la femme et l’homme, l’être humain dans sa quête d’une identité, d’un idéal ou tout simplement d’un amour. « Parle moi comme la pluie» est avant tout une soif de communication entre ces deux personnages. C’est un essai de personnification de l’univers dans toute sa totalité.
Pour les faire évoluer dans l’anonymat ?
C’est un anonymat voulu par Tennessee Williams qui, dans sa pièce principale, fait évoluer deux personnages qu’il a appelés « Woman» et «Man». Un anonymat voulu donc pour ôter toute référence ethnique, religieuse ou nationale aux personnages de la pièce qui auraient pu se prénommer Jean ou Mohamed. Elle et Lui renvoient sur un référentiel universel qui celui de l’être humain dans sa globalité.
Cette expérience théâtrale ne vous-a-t-elle pas un éloignée du cinéma?
Je suis actuellement présente sur plusieurs écrans du Royaume avec «Jawhara» de Saâd Chraïbi avec Mouna Fettou et Amina Rachid pour ne citer que ces deux actrices. Le cinéma est également très présent dans mes projets d’avenir puisque je prépare actuellement un nouveau film, «Les portes du paradis», avec Souhaïl et Imade Nouri. Vous savez, à chaque fois que j’ai l’occasion de m’exercer dans un style différent, qui me permet de prouver ce dont je suis capable, je le fais sans poser beaucoup de questions.
Avec vos dernières expériences dans la mise en scène, n’avez-vous pas l’impression d’avoir raté votre vocation en étant devenue d’abord comédienne ?
Vous savez, je n’ai jamais rêvé d’être comédienne. Petite, je voulais devenir soit journaliste, soit réalisatrice. Plusieurs années plus tard, je me suis retrouvée comédienne. Mais à chaque fois que l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité à revenir à mes premiers amours. Cette année, je me suis sérieusement plongée sur mon projet de court-métrage pour les besoins duquel j’ai suivi cette semaine un séminaire sur l’écriture du scénario au Goethe Institut. Une formation que je compléterais par un stage de caméra par la suite.

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