Culture

Théâtre: Le monde de la nuit raconté du coq à l’oiseau !

© D.R

«Ceci est une trahison à l’œuvre de Zefzaf», nous prépare Jaouad Essounani avant de nous dévoiler «Oiseaux de nuit», la dernière création de la compagnie Dabateatr, en avant-première à la salle Bahnini à Rabat. Il s’agit d’une adaptation de «L’œuf du coq», roman du grand auteur marocain feu Mohamed Zefzaf.  

En évitant de surfer sur la vague facile des préjugés et du misérabilisme, la compagnie Dabateatr vient de signer un des rares récits du monde de la nuit que l’on peut traiter de «transparent». Cette compagnie a fait défiler sur la scène de Bahnini des tableaux où la parole est donnée aux marginaux. Bien que traitées séparément, leurs histoires s’entremêlent sans pour autant amputer l’une l’autre.

«Je nourris une certaine fascination pour le monde de la nuit et les profils atypiques qui y évoluent. Pour moi les marginaux, comme on l’entend, sont des individus broyés par leur propre société. Une société dominée par des rassemblements de collectifs où l’individu est marginalisé de fait», précise Jaouad Essounani. Parmi ces individus broyés que décrit le directeur artistique de Dabateatr, on retrouve L’Hadja, une maquerelle juive marocaine friande de chair fraîche dont les besoins et le vide sont comblés par Omar, son «protégé». Ce dernier a déguerpi de Marrakech direction Casablanca après avoir violé la jeune Kenza qui, amoureuse depuis, n’attend plus que son retour.

A côté de Kenza, l’un des marginaux les plus remarquables reste Gigi, une barmaid et prostituée à mi-temps. Quant à l’un des personnages clés de l’œuvre de Mohamed Zefzaf, Rahal le chômeur, il trouve lui aussi place parmi les marginaux, mais pas la vedette. Rahal vit aux dépends de Gigi sur le toit du bar qui fait office de maison close et que l’Hadja aurait hérité de son mari. D’autres personnages comme celui de l’écrivain et celui de Madame Kleenex trouvent également refuge et prennent la parole, le temps d’un récit, pour faire plonger le spectateur dans le monde de la nuit.

Prenant le risque de faire (un peu trop ?) confiance à l’imagination du spectateur, la compagnie a choisi d’expérimenter à travers «Oiseaux de nuit» une écriture très imagée, et une mise en scène où la description prend le dessus sur des dialogues. Toutefois, l’absence du cru et de la brutalité du verbe dont Zefzaf est connu mises à part, cette création reste, au risque de contredire son metteur en scène, fidèle au cœur de l’œuvre originale. Elle se contente de rapporter ce qui se passe dans les bas-fonds de la société marocaine avec beaucoup d’écart et sans plonger dans des discours moralisateurs.  

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