Deux ans après l’entrée en vigueur du code du travail ( 8 juin 2004), le droit de grève demeure toujours un concept flou au Maroc. Le retard pris par les décrets d’application n’est pas pour clarifier les choses. Lors de la réunion du bureau de la confédération patronale, jeudi 26 avril 2006, la Commission entreprises et relations professionnelles a déploré la situation, s’interrogeant sur le fait que de nombreux amendements au code du travail sont encore en instance. Il s’agit d’un dossier épineux où d’une part le patronat défend à la liberté de travail, et d’autre part, le syndicat veut garantir la droit à la grève. Le blocage des lieux de travail, fréquent au Maroc (cas des grèves récente à Royal Air Maroc et ancienne à General Tire), est passible de lourdes peines partout ailleurs.
Outre le droit de grève, les points en suspens concernent les indemnités de licenciement, la modification de la durée de mission d’intérim, la médecine du travail et l’atteinte à la liberté du travail. Ce dernier point constitue aussi un point d’achoppement entre les syndicats et le patronat. Concernant la médecine du travail, le code impose un médecin du travail à chaque entreprise de plus de 50 personnes. Trop rigides selon les entrepreneurs. Dans l’ancien texte, plusieurs entreprises pouvaient se regrouper et disposer d’un même médecin.
Pour Bouchaib Serhani, directeur général de Gesper Services et président de l’institut de l’audit social, le texte du code du travail en lui-même est dépassé : «C’est une décision cocote-minute, mais avec des dispositions vieilles de 25 ans», indique-t-il. Et au rythme où en vont les choses, le consensus n’est pas pour demain. En attendant, les mouvements de grève continuent. Ces derniers mois, le Maroc a connu une série de grèves, allant des collectivités locales à la santé, en passant par la poste, des transporteurs routiers de marchandises (blocage du port de Casablanca), les autocars, les inspecteurs du travail, les pharmaciens.etc Une fréquence qui illustre bien le besoin d’une législation claire, comme le déclare M. Serhani. En lui même, le principe d’une réglementation du droit de la grève est inscrit dans l’article 14 de la Constitution marocaine. Ce dispositif précise néanmoins qu’une loi organique viendra préciser les modalités de l’exercice du droit de la grève.
Code du travail : Mansouri s’exprime
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