ALM : Nokia vient d’installer un nouveau bureau régional à Casablanca. Pourquoi ce choix ?
Jarmo Santala : Casablanca est depuis presque trois mois le hub de Nokia pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest. On a fait ce choix pour deux raisons. L’infrastructure du pays constitue la première raison parce qu’elle nous permet de bien opérer. La seconde raison, ce sont les gens d’ici. Pour nous, le talent local est vraiment très important, c’est pourquoi Nokia a recruté des Marocains qui travaillent dans notre bureau central.
Est-ce que ce choix de proximité n’est pas dû à une baisse d’activité qu’a connue dernièrement Nokia au Maroc ?
Non, nous ne nous sommes pas installés au Maroc parce qu’il y avait un problème. Nokia regarde le futur et le futur pour nous, c’est maintenant, demain et après-demain. C’est aussi les trois à cinq années à venir. Il y a trois mois, nous avons commencé à préparer l’infrastructure et les marchés de la région concernée à savoir le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Sénégal et le Nigeria. Tous ces marchés sont un point de développement pour nous, parce que nous voyons qu’il y a beaucoup d’opportunités dans les cinq années à venir. On sait que d’ici là, il y a un billion de nouveaux abonnés qui vont venir dans le monde. Et 20% de ces abonnés sont justement du Moyen-Orient et d’Afrique.
Justement, quelle est votre stratégie pour se rapprocher des futurs abonnés de la téléphonie mobile ?
Notre stratégie, c’est d’être là où il y a des opportunités et notre mission de toujours c’est le «Connecting people». Actuellement, il y a encore beaucoup d’opportunités à exploiter en Afrique du Nord et de l’Ouest. On pense que d’ici la fin de l’année 2008, il y aura encore un billion de nouveaux abonnés et la meilleure façon de se rapprocher d’eux, c’est d’être premièrement à côté d’eux et deuxièmement de leur offrir un choix. Ce choix consiste à parler en mobilité, parce que la mobilité n’est pas donnée à tout le monde. Notre vision, c’est «Life goes mobile», c’est-à-dire la vie qui «va mobile» et c’est ce que nous essayons de faire.
On entend beaucoup parler de la 3G et de ses avantages. Vous pensez que le marché marocain va suivre cette technologie ?
La 3G est une technologie. Mais le plus important, ce sont les services qu’elle offre et auxquels peuvent accéder les consommateurs. Avoir un mobile 3G, c’est avant tout une expérience. Aujourd’hui, on peut tout faire avec un mobile 3G : télécharger des chansons, les partager, acheter des tickets de cinéma sans se déplacer…
Seulement Nokia ne peut pas offrir à elle seule ses services. Nokia, l’opérateur et le cinéma doivent travailler ensemble pour rendre facile au consommateur l’accès à ces services. Ce qui est important aussi, c’est que le coût de cette technologie 3G n’est pas cher.
L’exemple de l’Italie, de l’Espagne et d’autres pays européens, où il y a une forte demande, le montre. Et lorsqu’il y a une forte demande et que la technologie n’est pas chère, c’est pareil pour le consommateur.
Quelle est la nature de votre partenariat avec les opérateurs marocains ?
Nous mettons notre expertise dans les mobiles au service des opérateurs. Nokia leur donne les téléphones portables pour les tester, faire des investissements et voir comment ça va fonctionner. C’est eux qui font l’étude du marché. S’ils voient par exemple qu’il y a un marché pour la technologie 3G, ils vont la lancer. Tout est question d’opportunités.
Le marché marocain offre, comme vous le dites, des opportunités. Et qui dit opportunité, dit concurrence. Quels sont alors vos principaux concurrents au Maroc ?
Les concurrents de Nokia sont partout les mêmes, que ce soit au niveau mondial ou ici au Maroc. Ils sont huit concurrents avec Nokia. Et ce sont ces huit qui constituent 95 % du marché global du mobile. Ceci veut dire que la concurrence se focalise. C’est une bonne chose pour Nokia, puisque ça nous pousse à aller encore plus loin.
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