Economie

La bourse ou la confiance

© D.R

Le marché boursier casablancais donne aujourd’hui l’impression de s’être, enfin, réveillé. Les signes d’une reprise au sein de la place casablancaise donnent à croire que la période de passage à vide serait sur le point de prendre fin. Indécis, probablement époumoné après quatre ans de croissance, le marché laissait croire, il n’y pas si longtemps, qu’il était à bout de souffle. Pourtant, des spéculateurs ne manquaient pas. Et bien des valeurs étaient vraiment bradées. Seulement, les investisseurs restaient sceptiques et considéraient que le marché était un terrain miné. Le changement de mentalité auquel nous assistons laisse cependant espérer un revirement de cette situation. A croire les analystes, le marché casablancais n’a rien à envier à ses semblables sur le plan technique. Il faut juste renforcer la confiance des investisseurs locaux dans les marchés des capitaux. En effet, pour cela, les nationaux doivent y croire et raisonner à long terme et non pas en termes de spéculations. Les autorités du marché ont pour rôle d’augmenter le nombre des actionnaires et des investisseurs privés et institutionnels qui se chiffrent à 30.000 à peine. Les investisseurs, autrefois prudents et vigilants, ne gardaient plus aucune capacité de repérage. Que faisaient les autorités du marché et de régulation pendant l’orage ? Stoïques, elles prodiguaient leurs bons conseils : faire le dos rond en attendant le retour à la sérénité. La Bourse étant un investissement de long terme n’appelle-t-elle pas une nouvelle réflexion sur la manière d’encadrer ce type de débordements en renforçant les dispositifs ? C’est désormais enclenché. Dans ce sens, le gouvernement a adopté un projet de loi sur la Bourse qui vise le renforcement des dispositions juridiques relatives au marché des capitaux, à travers le transfert de certaines attributions et activités d’intermédiation au CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières). Le texte met en exergue le rôle du CDVM dans la création d’un environnement favorisant la concurrence entre les différentes sociétés de bourse et la protection des épargnants. Il redéfinit par ailleurs la notion de valeur pour qu’elle s’étende aux actions et aux bons de crédit, ainsi que celle des parts des OPVCM et des organismes de placement des capitaux à risque. Le texte fixe aussi les conditions d’introduction en bourse. Le projet de loi porte aussi sur la création d’un dépositaire central et d’un système général d’inscription de certaines valeurs au compte, l’objectif étant de moderniser le marché financier, à travers l’obligation d’inscription aux opérations du dépositaire central et la distinction entre les comptes personnels et ceux des épargnants. L’objectif étant d’éviter toute fraude de la part des intermédiaires et d’imposer le respect des règles de gestion et des dispositions juridiques. Par ailleurs, le projet de loi sur les offres publiques en Bourse se propose de réglementer ces offres (achat, échange, retrait et vente), à travers des dispositions garantissant le respect des principes de la transparence, la régularité du marché et l’égalité entre les actionnaires en matière d’information afin d’en protéger les droits et intérêts. D’autres part les responsables de la Bourse de Casablanca sont conscients que des efforts doivent être réalisés pour améliorer la liquidité de la place. La communication des opportunités d’investissement au Maroc vis-à-vis des investisseurs locaux régionaux et étrangers pourrait être plus active. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place une stratégie claire de positionnement du Maroc vis-à-vis des autres marchés émergents. Sans oublier les sociétés cotées ainsi que les dirigeants de la Bourse pourraient être plus agressifs .Pour y redynamiser la place de façon souple, les parties impliquées, à savoir les intervenants du marché boursier ou encore le gouvernement, doivent, d’une part essayer d’expliquer aux sociétés locales l’intérêt que représente leur introduction en Bourse . De même, il faut rappeler aux entreprises marocaines l’importance de démarcher les investisseurs étrangers pour tenter de promouvoir leur structure en présentant les arguments qui militent en leur faveur. À moins que les garants de la liberté de fonctionnement du marché, qui étaient autrefois aussi les théoriciens de la Bourse pour tous, ne jugent finalement qu’il est préférable de la laisser aux professionnels ?

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