«À chaque fois que l’on se réunissait pour parler du Maroc, on ne parlait que du passé. Aujourd’hui, je remarque que l’on parle d’avenir. C’est très bien.» Cette petite phrase ciselée de Hubert Védrine résume elle seule l’esprit et la lettre de la conférence sur le Maroc qui s’est tenue, mercredi dernier, à Sciences Po Paris. «Le Maroc : pays en mouvement», ce thème a été méthodiquement, et cliniquement, autopsié par Fathallah Sijilmassi, ambassadeur du Maroc en France, devant une assistance hyper concentrée. Pas de rhétorique, des chiffres. Pas de démagogie, les faits tels qu’ils sont. Pas d’emphase ampoulée, les mots habillent les idées au plus près de la réalité. Le Maroc aujourd’hui est une bonne affaire. Une entreprise bien gérée. Y investir, c’est d’abord une approche rationnelle fondée sur l’intérêt bien compris. Pour le reste, l’appétit vient en mangeant. C’est ce discours qui, aujourd’hui, fait mouche. Ce n’est plus : Voilà ce que l’on va faire. C’est : Regardez ce que nous avons déjà fait. Après cela, vous avez le patron de Vivendi, Jean-René Fourtou qui vient confirmer le topo, avec des exemples, et avec un enthousiasme contagieux. Il ne restait plus à Hubert Vedrine que de venir tempérer, à raison, ces belles ardeurs. France-Maroc, ça marche bien. Ce qu’il faut c’est que toute la région, du nord au sud de la Méditerranée, aille mieux. À être heureux, seul, dans une mer de malheur, on risque de ne pas l’être longtemps.