Editorial

Petit bonjour

Le Maroc a toujours eu, ces dernières années, une politique de privatisation audacieuse. On a vendu tout ce qu’il y avait à vendre. Du moins, ce qui avait un peu de valeur. Les bijoux de famille. On a aussi, avec hardiesse, délégué tout ce qui était «déléguable». Et dans lequel, il y avait, encore, un peu de jus. Il n’y a rien à dire. Dans ce domaine où l’on donne aux autres pour faire à notre place, on sait faire. Et même très bien. C’est une de nos rares expertises. Privatiser et déléguer sont les deux mamelles du Maroc libéral. Le pis — lui, il va avec la vache — est local, mais le lait va ailleurs. C’est formidable comme la mondialisation nous sied à ravir. Elle épouse nos insuffisances comme un gant. On s’y retrouve. On ne fait rien, ou presque. Ils font tout, on est un peu mieux servi que si on faisait les choses nous-mêmes. Et ils encaissent à notre place. L’important, c’est que le solde des transferts nets vers la Métropole soit positif. Si le boulot est fait, le contrat est grosso modo respecté, il n’y a rien à redire. Moi qui suis de très loin le non-débat sur l’enseignement au Maroc, je pense qu’il va falloir creuser la piste de la gestion déléguée, ou de la privatisation, de ce monstre qui nous  coûte le quart du budget national sans strictement aucun résultat. Un appel à manifestation d’intérêt (AMI pour les intimes), un cahier des charges, un appel d’offres, une «short list», une ouverture des plis, etc. Et le tour est joué. Ça réglera, enfin, le problème de la formation en amont et en aval.

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