L’augmentation générale conduit à l’inflation générale. Ce bon vieux principe semble être oublié en période de crise. La hausse générale des salaires n’a jamais eu un impact sur le pouvoir d’achat si les prix, eux, sont dans une spirale inflationniste. Un syndicaliste de base en colère n’est pas obligé de comprendre ces subtilités. Lui, il fait dans la revendication, et il a raison. A chacun son job. Le patronat lui aussi ruse. Il veut profiter de l’excitation générale sur les salaires pour démanteler en douce le SMIG. Il souhaite, et c’est finaud, négocier secteur par secteur et région par région. C’est-à-dire, en clair, il veut en finir avec le SMIG universel. Voire. Driss Jettou avait, lui aussi, en son temps, caresser cette idée. Mais, l’ex-Premier ministre était, finalement, trop politique pour se lancer dans une réforme aussi hasardeuse. Aujourd’hui c’est différent. La pression sociale, réelle et exacerbée, est portée par une explosion des prix. Les Marocains sont bien conscients qu’ils sont dans une surchauffe mondialisée, mais ils espèrent tout de même des solutions sociales locales à cette crise. Ce qui est totalement légitime et dans le rôle du gouvernement. Pendant ce temps, d’aucuns veulent faire pleurer dans les chaumières en évoquant le sort de tel ou tel grand manager, un peu chahuté, qui atterrit doucement, quoique l’on dise, grâce à son golden parachute mirifique.