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37% en 2007, 51% en 2009, 72% au référendum : Combien de Marocains iront voter le 25 novembre ?

© D.R

A J-21, deux grandes inconnues font l’objet de tous les pronostics : le parti politique gagnant qui sera chargé de former le prochain gouvernement et le taux de participation. A quelques jours seulement du vendredi 25 novembre, le ministère de l’intérieur n’a pas caché ses «craintes» quant au taux de participation. Lors d’une réunion tenue, lundi 31 octobre dernier, avec les partis politiques, Taib Cherkaoui, ministre de l’intérieur, n’a pas mâché ses mots et a exprimé ses «peurs» d’une éventuelle reproduction du scénario des législatives de 2007, avec un taux catastrophique de 37%, ou même des Communales de 2009 avec un taux de 51%. Il a appelé, dans ce cadre, les dirigeants des partis à se mobiliser fortement pour convaincre les citoyens de faire le déplacement le 25 novembre aux bureaux de vote. M. Cherkaoui a également informé les partis du lancement par son département dans les prochains jours d’une grande campagne médiatique destinée à mobiliser les électeurs. En plus de l’honnêteté et la transparence du scrutin, le taux de participation constitue l’un des principaux enjeux de l’opération électorale du vendredi 25 novembre. Les Marocains iront-ils voter massivement le jour-J pour désigner leurs futurs représentants au Parlement, ou bien choisiront-ils de bouder les urnes ? De cette question dépend dans une large mesure le processus de réforme en cours au Royaume. Ce taux reflétera concrètement l’impact de ce processus sur les citoyens. Un taux élevé montrera que les électeurs ont finalement retrouvé la confiance dans la politique et dans les élus et prouvera qu’ils croient désormais que l’acte de vote pourra leur apporter du changement. Au cas où le taux avoisinerait celui des élections de 2007, à savoir 37%, cela prouverait que les citoyens gardent toujours une mauvaise image de l’action politique. L’enjeu est énorme. Et c’est l’image des partis politiques qui est aujourd’hui en jeu. Aussi bien le ministère que les formations politiques sont conscients de cet enjeu et s’activent pour atteindre un taux élevé. Malheureusement, certains d’entre eux donnent toujours l’impression de ne se lancer que dans une simple quête des sièges parlementaires. Pour les observateurs, des indices montrent, dans l’état actuel des choses, que le taux pourrait être plus élevé. Mais, les craintes sont toujours là au sujet de la persistance de certaines pratiques malsaines et non démocratiques qui avaient contribué, par le passé, à donner une mauvaise…/….  …/… image de l’action politique. «Nous avons aujourd’hui  une nouvelle Constitution qui renforce la démocratie marocaine et un arsenal juridique puissant qui contribuera à garantir la transparence et l’honnêteté des élections. On peut dire que, d’un point de vue objectif, l’Etat a fait ce qu’il devait faire et c’est aux partis d’assumer leur responsabilité pour atteindre un taux élevé de participation», souligne Mohamed Zine-Eddine, professeur de droit constitutionnel à la Faculté de droit de Mohammedia, dans une déclaration à ALM. Selon ce dernier, la responsabilité des partis, dans ce cadre, se rapporte à quatre principales missions. «Les partis doivent mieux communiquer avec les citoyens. Nous avons également besoin que les partis présentent de nouveaux visages. Nous avons aujourd’hui des partis qui ont renouvelé leurs candidats à hauteur de 60 et 70%. Ils doivent faire valoir cette nouveauté», précise-t-il. Et d’ajouter que «les partis doivent informer les citoyens des moyens qu’ils ont prévus pour la mise en œuvre de leurs programmes et non pas se limiter à lancer des promesses irréalistes. Il est question également de se mobiliser fortement à travers des rencontres, des conférences mais aussi au niveau des réseaux sociaux pour faire face au front de boycott». A noter que plusieurs forces politiques et acteurs de la société civile appellent les citoyens à s’abstenir de participer au vote. Ces derniers seront exclus du temps d’antenne (voir page 7). D’après M. Zine-Eddine, ces quatre mesures suffiront à motiver les citoyens et il en résultera un taux de participation assez élevé. Selon cet académicien, plusieurs éléments plaident en faveur de la participation massive au scrutin du 25 novembre. Il s’agit essentiellement du renforcement de la représentativité des femmes et des jeunes au niveau du Parlement, les mesures prises par l’Intérieur pour interdire à des fraudeurs des élections de se présenter aux élections et le nouveau cadre juridique garantissant la transparence des élections. Même son de cloche auprès de Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l’USFP, qui souligne «l’impact positif du processus de réforme» (voir réaction en page 6). Tout en analysant le contexte politique précédant les élections, les observateurs préfèrent ne pas se lancer dans des pronostics. «Il y a des facteurs dont on ne connaît pas l’impact sur le taux de participation. Il s’agit de l’offre des candidatures. Sera-t-elle diversifiée reflétant la diversité de la société et toutes ses couches ? Les partis sauront-ils tirer le meilleur profit de la liste nationale qui réserve 60 sièges aux femmes et 30 aux jeunes ? L’offre programmatique des partis sera-t-elle assez attractive aux yeux des citoyens ? Il y a aussi le poids des mouvements sociaux qui appellent au boycott. Ainsi, difficile de prédire la hausse ou la baisse du taux de participation aux élections», constate Nadir El Moumni, enseignant universitaire (voir entretien page 6). Cela dit, le principal enjeu des élections du 25 novembre passe pour être le taux de participation. L’objectif ultime étant d’arriver à la réconciliation entre les partis et l’action politique à travers les urnes.

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