Lors de l’audience, les avocats de la défense du Journal Hebdomadaire se sont retirés pour protester, disent-ils, contre refus de la cour de répondre à leurs requêtes à savoir l’annulation du verdict prononcé en première instance et la convocation de nouveau de Mme Khadija Mohsen-Finan, responsable des études Moyen Orient/Maghreb à l’Institut Français des Relations Internationales et enseignante à Sciences-Po à Paris, citée comme témoin.
Le témoin Espagnol Benarbé Lopez-Garcia, de l’Université autonome de Madrid, a déclaré à la cour ignorer que le rapport élaboré par l’ESISC a été établi sur commande.
Pour sa part, le président de l’ESISC, M. Claude Moniquet a souligné que l’élaboration du rapport en question est une initiative prise par le centre et intervient après la libération des prisonniers marocains séquestrés à Tindouf.
Poursuivi pour diffamation, le Journal Hebdomadaire avait été condamné par le tribunal de première instance de Rabat, en février dernier, à payer 3 millions de dhs à l’ESISC en guise de dommages et intérêts.
Lors de ce procès, le directeur de la publication, Aboubakr Jamaî et le journaliste Fahd Iraqi avaient été condamnés à une amende de 50.000 dhs chacun. Le verdict avait été rendu, à la suite d’une plainte pour diffamation et injures déposée par l’ESISC contre l’hebdomadaire qui avait publié, dans son édition du 3 décembre 2005 un article au sujet d’un récent rapport du centre sous le titre "le front polisario partenaire crédible de négociations ou séquelles de la guerre froide et obstacle à une solution politique au Sahara".
L’hebdomadaire francophone a mis en cause "les méthodes de travail, l’éthique et l’indépendance" de l’ESISC, avait affirmé M. Moniquet qui s’est dit choqué par l’"attaque insultante et blessante de la publication".