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Affaires étrangères : Un fauteuil pour trois

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La course au poste de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération est ouverte. Depuis la nomination par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 23 novembre dernier, de l’ex-secrétaire général de ce ministère, Mohamed Rachad Bouhlal, au poste d’ambassadeur du Souverain auprès de la République fédérale d’Allemagne. Dès l’annonce de cette nomination et la vacance du poste, les hauts cadres du ministère des Affaires étrangères ont commencé à se faire de plus en plus visibles dans les médias nationaux envoyant ainsi un message signifiant indirectement qu’ils se portent candidats pour assumer la responsabilité de diriger administrativement et financièrement l’appareil diplomatique marocain.
En effet, le poste est très intéressant et l’on comprend parfaitement l’intérêt porté par les différents candidats à y être nommés. Car, comme c’est le cas pour tous les ministères, la fonction de secrétaire général confère à son titulaire des prérogatives qui ne sont détenus par aucun autre fonctionnaire de l’Etat. Il est l’homme numéro deux du ministère dont il s’occupe de toutes les fonctions administratives ne laissant au ministre que la gestion politique de son département. Pour ce qui est du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le secrétaire général est officiellement investi de la mission d’assister le ministre dans l’orientation générale de la conduite des affaires concernant ce département. Il assure le suivi de toutes les tâches d’études et de prévision décidées par le titulaire du portefeuille. Par ailleurs, il assure le contrôle de toutes les démarches administrativement entreprises par le ministère ainsi que la coordination et l’animation des activités des différentes directions générales, des divisions et de tous les services dépendants du département. D’un autre côté, il a la charge de superviser le courrier administratif adressé ou reçu par lui. Il met en place les mécanismes et le plan d’application et de mise en exécution des différentes décisions prises par le chef de la diplomatie.
D’un autre côté, il est chargé de la gestion des ressources humaines de son département. Ainsi, la gestion de tout ce qui a trait au personnel du ministère des Affaires étrangères est une prérogative du secrétaire général.
Autre prérogative importante du titulaire du secrétariat général, les finances du ministère. En effet, il prépare le budget du ministère et veille à son exécution. Il est donc le responsable de la politique financière du ministère. Dans ce cadre, il gère à la fois le budget officiel et public de son département et supervise les opérations budgétaires concernant les « fonds réservés » ou ce que l’on appelle communément la caisse noire. Dans le domaine législatif, c’est à lui que revient la confection des textes juridiques liés à toutes les activités diplomatiques. Il est aussi le représentant du ministère dans tous les contentieux juridiques qui concernent les différents services.
C’est donc un poste très important qui fait de son titulaire le véritable administrateur de la machine diplomatique marocaine. D’où l’intérêt porté par les directeurs généraux à cette fonction que chacun considère d’ailleurs comme une promotion logique dans sa carrière professionnelle.
Mais qui sont donc les candidats pressentis pour ce poste ou qui considèrent qu’ils méritent d’y être nommés ? Pour le moment, ils sont trois à y aspirer. Il s’agit de Youssef Amrani, directeur général des Relations bilatérales, Mohamed Loulichki, directeur général des Relations multilatérales et de la Coopération globale et Ali Benbouchta, directeur de la direction du Protocole.
Tous les trois n’ont pas cessé de montrer, durant ces dernières semaines, après le départ de Mohamed Rachad Bouhlal pour son nouveau poste à Berlin, qu’ils sont capables d’assumer une responsabilité aussi importante que celle d’occuper le poste très sensible de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.
Aussi, faut-il dire que celui qui a le plus réussi à se faire remarquer est le premier de la liste, à savoir le directeur général des Relations bilatérales, Youssef Amrani. Un haut fonctionnaire que les Marocains ont découvert à l’occasion de la tenue à rabat du Forum pour l’avenir qui a eu lieu le 11 décembre 2004 et qui a été coprésidé par les chefs des diplomaties marocaine et américaine. Diplômé en management de l’Institut Management de Boston aux Etats-Unis, M. Amrani, 51 ans, est considéré par les connaisseurs comme le candidat qui a le plus de chances. Certains affirment qu’il est le préféré du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa. Pour renforcer cette thèse, ils rappellent que c’est M. Benaïssa qui a fait en sorte que son directeur général des Relations bilatérales soit la personne chargée d’organiser le Forum. Une mission qui aurait été affectée au secrétaire général si le poste n’était pas vacant.
Toutefois, les autres candidats ont tous une chance pour pouvoir y être nommés. Les deux sont des cadres qualifiés et jouissent d’une grande expérience diplomatique qui leur permettrait d’occuper le siège très convoité autrefois occupé par Mohamed Rachad Bouhlal. Et c’est pour cela qu’ils continuent de lutter pour le poste et refusent de céder devant la dernière avancée de leur collègue Amrani. Bataille à suivre.

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