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Aftati, Bouano, El Mokrie, des élus turbulents écartés par Benkirane

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La toute première décision de Benkirane après sa réélection pour un deuxième mandat à la tête du PJD fait déjà couler beaucoup d’encre. En effet, les amendements introduits au statut du parti ont donné au secrétaire général la possibilité de choisir lui-même les membres du secrétariat général. Seulement voilà, la liste proposée par Benkirane puis adoptée par le conseil national ne contient pas des figures connues du PJD mais surtout qu’on dit parmi les faucons du parti. Dans la nouvelle équipe, le chef de gouvernement n’a pas retenu des noms comme Abdelaziz Aftati, Abdellah Bouano ou encore Abouzaid El Mokrie El Idrissi. Bien que le secrétaire général soit le seul à disposer des vraies motivations dans le choix de sa garde rapprochée, différentes lectures ont été apportées à l’absence de ces élus pjdistes. L’une d’elles parle plutôt d’une mise à l’écart d’un Aftati et un Bouano devenus très peu maîtrisables, notamment par le groupe parlementaire du parti à cause de leurs sorties médiatiques spectaculaires et de leurs déclarations fracassantes. Le premier fut ces dernières semaines au cœur d’une tempête médiatique après ses déclarations sur le compte de l’ancien ministre des finances, alors que le deuxième était à l’origine d’une crise au sein de la majorité gouvernementale en raison de ses critiques de plus en plus acerbes envers le ministre de l’intérieur, également secrétaire général du Mouvement populaire, un parti allié du PJD au gouvernement. Contacté par ALM, Abdelaziz Aftati affirme que M. Benkirane a ses raisons et c’est d’ailleurs uniquement lui qui peut vous donner une explication à ces choix. «En ce qui me concerne, je vais rester fidèle à mes prises de position qu’on le veuille ou non», a-t-il ajouté. Pour sa part, Bouano déclare qu’il n’a pas d’éléments ou d’indicateurs qui laissent croire à une éviction ou une exclusion. «Le secrétaire général retient deux critères pour le choix de son équipe, à savoir l’homogénéité et la compétence», indique-t-il. Cela veut-il dire pour autant que les deux critères font défaut chez les deux députés? «Non, rétorque Bouano, nous sommes parfaitement intégrés dans l’équipe, mais parfois nos avis divergent sur un certain nombre de dossiers. Et je ne crois pas que tous les membres du secrétariat choisis par notre SG aient les mêmes positions et points de vue que lui, sans donner des noms». Le mot est donc dit. Des divergences pourraient avoir pesé en défaveur des deux députés. Cependant, Mohamed Yatim, membre choisi par Benkirane au secrétariat général et l’un de ses proches collaborateurs, explique qu’il est aujourd’hui prématuré de soulever ce débat. «Il faut savoir que la composition du secrétariat général n’est pas encore achevée. Il reste encore plusieurs sièges à pourvoir. Je tiens à préciser par ailleurs, que les mots isolement ou mise à l’écart ne figurent pas dans le jargon du PJD», fait-il savoir. Et de conclure: «Les gens qui véhiculent ce genre de version croient que le PJD est géré comme d’autres partis politiques où le copinage et le clientélisme sont les critères de choix. Ils ont totalement tort. Notre secrétaire général a juste proposé une liste et c’est notre conseil national qui a choisi», précise M. Yatim.

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