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Aouad : « Le Maroc a besoin du PAS »

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ALM : Pensez-vous que la situation économique au Maroc est suffisamment grave pour lancer une nouvelle Politique d’Ajustement structurel?
Abdelhamid Aouad : Il faut reconnaître qu’il y a un véritable problème de financement du budget de l’Etat. Aujourd’hui, les privatisations y jouent un rôle important. Mais avec l’épuisement de la liste des sociétés publiques privatisables, le gouvernement sera inéluctablement poussé à reconsidérer sa politique actuelle. Il faudra qu’il fournisse énormément d’efforts pour, d’une part, la rationalisation des dépenses publics et l’élargissement de la base imposable, d’autre part. Concernant ce dernier point, le gouvernement prend en considération les différents aspects socio-économiques sous-jacents à une telle mesure.
Vous estimez, donc, que dans quelques mois, le Maroc n’aura pas de quoi financer son budget?
Sur le plan des équilibres des finances internes, il est évident que sans les recettes des privatisations des entreprises publiques, l’épargne des administrations serait très faible. Ce qui pose le problème crucial du financement du budget.D’un autre côté, il est évident que les choix budgétaires ne sont pas toujours basés sur des critères qui respectent des priorités. Ces dernières devant favoriser l’accroissement des satisfactions socio-économiques qu’on espère dégager de toute dépense de l’Etat.
Mais on aura toujours les transferts en devises des MRE et les recettes du tourisme…
Justement, sur le plan des finances extérieures, force est de constater que la balance des opérations courantes bénéficie d’un excèdent, mais grâce essentiellement aux transferts des MRE et des recettes du tourisme. Toutefois, le déficit commercial ne fait que s’aggraver. Et par conséquent, les produits marocains perdent de leur compétitivité.
En clair, le Maroc a bel et bien besoin d’un plan d’ajustement structurel…
Ce que je peux dire c’est que la PAS qu’il faut mettre en place est celle de la mise à niveau. J’entends par cela, d’une part, l’amélioration de la compétitivité économique marocaine et d’autre part la réduction du déficit commercial. Il s’agira également de mettre à niveau l’homme marocain. Malgré les sommes colossales qu’on y injecte, l’enseignement demeure d’une rentabilité limitée et sa productivité est faible.
C’est un énorme gaspillage des ressources financières. Il faut également oeuvrer à ce que les profils et les effectifs formés soient adaptés au besoin marché.

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