Couverture

Avec mes sincères condoléances

C’est une fable : un tout petit oiseau, chétif et déplumé, abandonné par sa mère, à laquelle il a dû arriver un malheur fatal poussait des petits coui coui de douleur et de détresse dans un froid glacial. Une vache passe à proximité et fut très peinée par l’état de l’oisillon. Elle s’est mise à se creuser la tête pour trouver le moyen idoine de lui venir en aide. Après beaucoup d’efforts, elle trouva l’idée géniale pour réchauffer la petite bête : déposer droit sur le petit corps une bouse bien chaude et bien fumante. Ce fut réellement un effet boeuf, comme on dit communément. Le moineau a senti la chaleur de la matière organique et s’est revigoré. Mieux encore. Il a senti une douce joie s’emparer de tout son être et il s’est mis à chanter à tue-tête. Mais, il était dit que ce moineau-là était un oiseau de malheur. Du haut du ciel, un aigle au regard et à l’ouie perçants entendit le chant du moineau et remarqua le bout de son bec jaune au milieu de la bouse fumante. Il fendit sur lui d’entre les nuages, le happa et l’avala d’un coup, d’un seul. La fable, comme toutes les fables comporte une morale et celle de la présente est libellée ainsi : quand on a les pieds dans la merde, on est très mal placé pour chanter. Fin de l’histoire.
N’était le sérieux avec lequel on compte, dans ce quotidien, exercer ce noble métier qu’est le journalisme et assumer la modeste mission de médiateurs entre le flot des informations auxquelles on a accès et le client qui veut bien nous lire, on aurait très bien pu continuer sur ce ton et donner libre cours à notre bestiaire et faire dans la métaphore facile et animalière à laquelle on a eu recours dans une certaine presse dépitée et amère, pour nous nuire et aligner les noms de nos journalistes, professionnels et dignes, comme une litanie de mise en accusation. On aurait même su mettre dans ce jeu un bonus d’esprit et de bon goût.
Mais, le propos est grave et il appelle un certain nombre de remarques précises et claires à verser au débat, quand débat il y a. A chaque édition nous proposons au lecteur une somme d’informations consistantes dans tous les domaines. Tous les jours, nous consacrons notre principal titre de couverture à un dossier que nous déclinons sur au moins deux pages à l’intérieur du journal. Lorsque nous avons traité du cas Moulay Hicham, et nous récidivons dans le présent numéro, nous voulons donner au lecteur les matériaux et les clefs pour décoder les questions abordées et leurs diverses implications.
Cela ne plaît pas à Assahifa et à ses plumitifs, en mal de consistance et de talent. Cette publication fait partie de cette poignée de journaux qui avaient mis leur pratique au service d’un combat illégitime et qui se sentent déstabilisés par le départ de celui dont ils avaient fait leur Zaïm et le porteur de leurs espoirs. Ils se sentent, maintenant, obligés de baver sur nous et de nous prêter des attitudes et des postures guerrières en accommodant la traduction de nos écrits à la sauce de leur propos ordurier à notre encontre. L’ « euphorie mortuaire» qu’ils nous prêtent collectivement en tant que rédaction n’informe en fait que sur le rituel de pleureuses et de cérémonial de deuil qui semble inspirer pareilles métaphores.

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