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Bachir Dkhil : «Le Polisario ne veut pas de solution au conflit du Sahara»


ALM: Quel commentaire faites-vous des résultats des négociations de New York?
Bachir Dkhil : En fait, on ne s’attendait pas à grand-chose de ces négociations. Vu le contexte actuel des choses, il était clair que le nouveau round de négociations de la banlieue new-yorkaise n’allait pas déboucher sur un développement substantiel du processus de résolution du conflit. Bien évidemment, ce blocage est à amputer à l’Algérie et à sa création le Polisario. Je vous rappelle que l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et l’ex-envoyé personnel de l’ONU pour le Sahara, Van Walsum, avaient conclu à l’impossibilité de la résolution du conflit du Sahara à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Ainsi, la solution ne peut parvenir qu’à travers les négociations. Mais encore faudra-t-il que ces négociations soient entamées de bonne foi.

Christopher Ross est attendu dans la région prochainement pour entamer de nouvelles rencontres avec les parties. Êtes-vous optimiste quant à cette démarche?
L’émissaire onusien suit la méthodologie de l’ex-diplomate américain, Henri Kessinger, consistant à multiplier les rencontres tenues en marge des réunions officielles entre les parties au conflit pour tenter de rapprocher les points de vue. En réalité, le problème qui se pose, à mon avis, c’est l’obstination du Polisario à réclamer le référendum version indépendance. Le Polisario ne veut pas de solution au conflit du Sahara. Il tient fermement à l’option du référendum juste parce qu’il sait d’avance que le Maroc ne va jamais l’accepter. Le Polisario est à l’aise à Tindouf. Il utilise la population de la région comme fonds de commerce pour attirer les aides financières.

Quelle est la solution face à cette situation?
La solution est très simple. C’est la démocratie. Tout le monde constate que la direction du Polisario s’impose aux populations de Tindouf depuis 35 ans. Ainsi, tant que ces populations séquestrées sont assujetties à l’autoritarisme de leurs dirigeants, le bout du tunnel paraîtra toujours très loin. Il est clair que le Polisario ne représente pas les Sahraouis. Et pourtant, il monopolise les négociations avec le Maroc et se réclame le représentant légitime et unique de la population de Tindouf. Il s’agit là d’une aberration.

Comment voyez-vous la position actuelle du Maroc dans ce conflit?
Le Maroc veut aller de l’avant dans la solution du conflit. Le Maroc entreprend des pas énormes en ce qui concerne le développement des provinces du Sud. Il a mis sur place le Corcas. Il a mis sur la table un projet d’autonomie jugé crédible et sérieux par la Communauté internationale et il a entamé récemment un chantier structurant et ambitieux de la régionalisation avancée. En revanche, qu’a fait le Polisario ? Rien.

Le Polisario veut que la Minurso soit dotée des mécanismes de contrôle du respect des droits de l’Homme. Qu’en pensez-vous?
Les séparatistes veulent par là tirer le tapis sous les pieds du Maroc. Il s’agit d’un plan diabolique visant à priver le Maroc du contrôle sur le territoire. En fait, le Polisario joue la carte des droits de l’Homme pour fragiliser la position du Maroc et vider la proposition d’autonomie de sa substance. C’est pour cela que le Maroc refuse cette démarche.

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