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Bahi : « Tamek est à la solde de l’Algérie »

© D.R

ALM : Comment votre association a pu prendre en main l’affaire de la jeune Hjiba Aouimir ?
Mohamed Ahmed Bahi : Les mines antipersonnel existent dans la région d’Assa-Zag, comme dans bien d’autres, depuis les années 1970. A cette époque, le polisario voulait se protéger contre d’éventuelles poursuites marocaines. Le Maroc, lui, voulait légitimement protéger son territoire. Toujours est-il que ces mines sont restées en l’état depuis, longeant, avec une largeur de plus de dix mètres, quelque mille kilomètres, tout au long de la ceinture de sécurité et sur les frontières algériennes et mauritaniennes. La jeune Hjiba fait partie des victimes de cette situation. Mais ce qui est encore plus catastrophique, c’est la récupération politique, de ce drame par le polisario, via notamment ce que j’appelle ses volontaires au Maroc, à savoir Tamek et ses acolytes. Et c’est là où l’Association du Sahara marocain est intervenue, empêchant le transfert de la jeune fille au polisario, qui voulait à son tour l’emmener à Genève, où se déroulent actuellement les travaux de la  Commission des droits de l’Homme, relevant de l’ONU. Une manière de récupérer politiquement une affaire purement humanitaire et porter atteinte au Maroc. En agissant ainsi, notre association n’a fait que replacer ce  que vit la jeune Hjiba dans sa véritable dimension, celle de l’humanitaire. Transférée dans un premier temps à Agadir, où elle a bénéficié de soins, elle sera également transférée à Rabat. Le tout grace au seul effort de l’association et à l’apport de bienfaiteurs qui nous ont soutenus.

Comment le polisario comptait-il récupérer ce drame en sa faveur ? Et quel est le rôle que Tamek & Co devaient jouer en cela?
Le polisario bénéficie de la présence  sur le sol marocain de plusieurs de ses agents. Tamek est l’un d’eux. Ces agents circulent en toute liberté et s’agitent au vu et au su de tout le monde pour servir la propagande polisarienne. Ils sont même passés de la propagande à l’action. En témoigne leur tentative d’envoyer la jeune victime à Genève. La liberté d’expression dont se prévaut Tamek est certes un droit, mais de là à afficher fièrement sa traîtrise, toutes les législations du monde condamnent cette attitude.   Nous ne sommes pas dans une logique de sécurité d’Etat, encore moins dans les années où la simple expression de ses opinions pouvait conduire au bagne. Nous sommes plutôt face à tout un peuple marocain, notamment les populations sahraouies, dont on doit préserver le sentiment national. Les autorités marocaines doivent assumer leur responsabilité, celle d’empêcher qu’une bande d’adolescents ne continue à porter l’étendard de ceux-là même qui ont fait subir les pires horreurs à des milliers de nos compatriotes. Sinon, c’est la société civile sahraouie qui se chargera de répondre à Tamek, et d’une manière qui ne sera pas des plus douces.

Quel est l’objectif recherché par Ali Salem Tamek ? Et que faut-il envisager à son égard à votre avis?
Tamek est ses compagnons ont depuis longtemps franchi les limites de la liberté d’expression pour devenir de véritables agents au service des renseignements algériens, par polisario interposé. Si lui et ses semblables  tiennent tant à cette idée de séparatisme, ils n’ont qu’à partir à Tindouf une bonne fois  pour toutes. D’ailleurs, les autorités marocaines devraient sérieusement penser à les envoyer dans les camps de Tindouf. Des camps qu’ils n’ont pourtant jamais vus. Ils ne savent pas toute l’horreur qui règne dans le Sud-est algérien. En tant qu’ancien détenu dans les camps, je connais les camps de Tindouf. Comme moi, ils sont plus de 3 000 à connaître la réalité des camps et à s’être enfuis au Maroc, où ils jouissent de tous leurs droits et attendent que leurs parents et familles soient de retour. Ce que Tamek et ses acolytes vivent actuellement, c’est une adolescence politique. Ce n’est pas la réalité qui les motive, mais les informations qui leur parviennent à travers les ondes de la radio du polisario. Mais on ne fait pas une révolution avec la radio. Si Tamek pouvait seulement se rendre dans les camps, vivre ce que les séquestrés marocains vivent, souffrir de ce dont ils souffrent, il ne tiendrait pas le discours qu’il débite actuellement. En attendant, il est devenu plus polisarien que le polisario lui-même. Ce dernier, et d’après les contacts que nous avons dans les camps, a déposé les armes depuis bien longtemps. Il ne cherche que la paix et qu’à trouver les moyens de négocier.

Si tel est le cas, qui tire à votre avis les ficelles contre le Maroc?  
Ce sont les renseignements algériens qui sont derrière toutes les manœuvres menées actuellement contre le Maroc et son intégrité territoriale. Ce sont eux  qui manipulent les étudiants sahraouis à Rabat et qui instrumentalisent quelques personnes dans les provinces du Sud. Il n’y a qu’à revenir sur la sortie du représentant algérien à l’ouverture des travaux de la Commission des droits de l’Homme pour savoir qui est le véritable acteur dans ce jeu de provocation et de mercenariat.

Même après la rencontre entre SM Mohammed VI et le président Bouteflika?
Il faut savoir que l’Algérie a un double visage. Si le plus apparent est celui des autorités algériennes, l’autre n’est autre que celui des renseignements. Ces derniers ne respectent ni institutions, ni personnalités, quel que soient leur rang. Même le président Bouteflika ne peut rien contre eux. Ces gens-là ont tué Mohamed Boudiaf, poussé Lamine Zeroual à déposer sa démission, écarté Chadli Ben Jdid et continueront encore à éliminer tous ceux qui tenteront de leur barrer la route et à nourrir leur haine vis-à-vis du Maroc. C’est cela l’autre visage de la politique algérienne.

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