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Beggar, la mémoire vivante

© D.R

Victime des attentats sanglants du 16 mai, feu Abdellatif Beggar nous a quittés, il y a, presqu’un an, laissant orphelins deux enfants, un garçon et une fille. Il est parti sans le dire à sa femme. Lui qui aimait beaucoup la vie. Elle qui croyait, et sa petite progéniture avec elle, qu’elle allait être livrée à elle- même.
Un an après, le moins que l’on puisse dire c’est que Beggar est, certes, mort, mais ceux qui l’ont côtoyé et aimé sont toujours là et veillent sur sa petite famille. La preuve c’est qu’après l’hommage rendu à ce grand joueur, juste après les attentats barbares de Casablanca, et « l’Espace Beggar », qui gardera à jamais son nom en guise de reconnaissance à ses loyaux services, voilà un autre geste à louer et qui en dit long sur l’élan de solidarité qui caractérise les Marocains dans les moments difficiles.
Après avoir collecté des fonds par ci et par là, le Raja de Casablanca a offert récemment un appartement à la petite famille de Beggar. Les clés de cette nouvelle habitation ont été remises, la semaine dernière, à son épouse. C’est ce que nous a confirmé une source proche du Raja de Casablanca.
C’est la moindre des choses pour un joueur qui a beaucoup donné aux Vert et Blanc, en particulier, et au football national, en général. Beggar, c’est toute une histoire avec le Raja, école qu’il a aimée et embrassée depuis son plus jeune âge. Le canonnier des diables verts a fait ses débuts aux côtés des grands noms rajaouis qui, par la suite, allaient devenir les grandes figures du football national: Mokhless, Larabi, Dolmy, Jawad, Ghandi, Mjid, Ait Rami… joueurs avec lesquels, il a fait les beaux jours du Raja et remporté trois Coupes du Trône en 1974, 1977 et 1982. Fidèles à ses couleurs, Beggar a passé la plupart de sa carrière chez le Raja de Casablanca, avant d’endosser le maillot du frère ennemi des Vert et Blanc, le Wydad, durant les années 80. Après quoi, Beggar a changé de destination et de cieux pour effectuer une petite expérience dans l’un des pays du Golfe, avant de tirer définitivement sa révérence.
Tout au long de sa carrière, Beggar a été l’exemple du joueur qui défendait corps et âme ses couleurs. Tempérament de gagnant, Beggar n’aimait pas la défaite et aimait le spectacle. Son talent lui a ouvert les portes de l’équipe nationale, avec laquelle il n’a disputé que quelques matchs. Après avoir raccroché ses crampons, Beggar s’est lancé dans la formation et l’encadrement des jeunes de l’école du Raja de Casablanca. Sa première expérience en tant qu’entraîneur remonte à l’année 1989-90, année au cours de laquelle il était adjoint de Homman, à l’époque entraîneur de la deuxième équipe du Raja. Et c’était la seule.
Le reste de sa vie, il l’a passé au centre de formation du Raja. Fervent encadreur, il a été à l’origine de l’émergence de nouveaux talents. Selon ses ex-coéquipiers, Beggar était l’un des rares joueurs qui ont consacré toute leur vie au football. Aux yeux de ses amis, Beggar, c’était aussi l’homme. Généreux, il a toujours répondu présent aux actions de solidarité et de soutien, notamment envers ses semblables lors des jubilés. Avec la disparition de Abdellatif Beggar, la famille du Raja de Casablanca, en particulier, et le football marocain, en général, ont perdu une de leur grande figure.

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