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Cadrage : Le modèle espagnol

La visite du chef de file des Socialistes espagnols au Maroc, à l’invitation de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), à partir de ce lundi, déborde largement le cadre inter-partisan pour s’inscrire dans une tradition historiquement établie de concertation et de dialogue entre officiels et institutions marocains et espagnols, notamment quand les deux pays voisins, au-delà du cadre strictement inter-gouvernemental, notamment lorsque les relations entre les deux pays traversent une zone de turbulences notoire comme c’est le cas depuis plusieurs mois déjà. L’Espagne, relayée par un fort dispositif médiatique plus ou moins volontariste et téléguidé, ainsi que par l’action d’une société civile très active, notamment sur le front lobbyiste en faveur des thèses « post-colonialistes » de l’Espagne, développe un discours de contrariété et de reproches vis-à-vis du Maroc qu’elle veut accuser de tous les maux. A l’examen, l’argumentaire développé par Madrid pour appuyer cette thèse n’est compréhensible que sous l’angle d’une forme de pression sur l’Union européenne afin de bénéficier de davantage de crédits et de financements après l’expiration des années fastes de la mise à niveau de la péninsule ibérique, inhérente à l’admission au sein de l’UE, qui a fait prendre au pays quelques habitudes de facilité en matière de prévision économique et de largesses populistes gracieusement sponsorisées par Bruxelles. De sorte que Madrid, devant la menace d’épuisement du créneau, est naturellement amenée à explorer d’autres sources et la piste marocaine lui semble la plus « naturelle » et la plus logique, tant elle lui permet de trouver à la fois la victime expiatoire de ses difficultés et le gisement informel qui lui assure des dividendes, à la fois directes, symboliques et consistantes. Pour le reste, notamment l’intransigeance vis-à-vis du Maroc sur le dossier du Sahara dans lequel Madrid adopte en permanence une attitude révisionniste, la tentation d’exercer, par tous les moyens, une tutelle et un paternalisme « démocratiques » condescendants sur le Maroc et le noyautage assidu et systématique de différentes instances socio-professionnelles et de milieux d’influence notamment médiatiques au Maroc, par les services madrilènes, ne sont en définitive que des « règles du jeu » que le gouvernement ibérique actuel, avec une majorité très étriquée, adapte à ses visées et à ses calculs bassement électoralistes.

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