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Cadrage : Les maux du monde

Le Sommet de Johannesburg porte en lui à la fois les amertumes et les espoirs de l’humanité tels qu’ils sont vécus de manière contrastée en ce début de millénaire. Les amertumes, parce que dix ans après Rio qui avait suscité tant d’espoirs, la plupart des résolutions et décisions qui y étaient prises sont restées lettre morte. Plus décevant encore, les dangers sur lesquels le Sommet de la Terre au Brésil avaient tiré la sonnette d’alarme n’ont jamais cessé de s’aggraver et de faire les frais d’un certain « réalisme » des pays nantis qui rejettent toute discussion dès que celle-ci est à même de remettre en question, un tant soit peu, leurs intérêts matériels.
Les espoirs, parce que le deuxième Sommet qui se tient sur le continent africain, une région qui souffre le plus du retard en matière de développement, connaît une formidable mobilisation qui met au devant de la scène les problèmes de la terre et de l’avenir de la vie sur la planète. Officiels, experts, militants des causes de l’environnement, société civile dans toutes ses sensibilités, ouvrent un large débat relayé par l’ensemble des médias dans le monde autour des questions essentielles du rapport entre processus de développement durable, protection de l’écosystème et gestion raisonnée de l’exploitation des ressources humaines. Dans ce vaste chantier, on se rend compte, à l’occasion du Sommet de Johannesburg, que les questions de la protection de l’environnement et du développement durable sont une affaire sensible et déterminante qui engage la responsabilité de tous les acteurs économiques et sociaux.
Il est vrai que pour des pays en développement, les tâches sont démultipliées et enchevêtrées. Car il faut à la fois s’assurer des taux de croissance soutenus pour relever le niveau de vie de leurs citoyens, lutter contre les éléments naturels souvent défavorables, résister avec des moyens de bord à une concurrence multinationale sans états d’âme et tenter de renverser la tendance de la dégradation des écosystèmes et du milieu naturel des populations. Autant de défis qui sont souvent aggravés par des facteurs subjectifs à ces pays et qui compliquent davantage la mise en oeuvre de programmes de développement efficaces: analphabétisme, maladies endémiques, famine, pauvreté, mal-gouvernance et dépendance envers l’étranger. Au Maroc, même si l’ensemble des forces vives de la nation est heureusement de plus en plus conscient de ce lien déterminant entre protection de la nature et mise en oeuvre de programmes intégrés de développement durable, sur le terrain ,on se rend compte de la gravité des inégalités entre régions, du lourd retard qu’accuse le monde rural en termes de développement, de l’absence d’une culture et d’une formation adéquates pour prendre en charge à tous les niveaux de la société ces questions déterminantes de notre avenir. Mais, plus grave encore, à l’occasion d’un rendez-vous politique majeur, celui des élections législatives qui se dérouleront dans moins d’un mois, aucune formation politique n’a exprimé formellement ses intentions, l’état de ses réflexions et la nature de sa contribution au débat mondial qui préoccupe l’ensemble de l’humanité. Là, effectivement, nous sommes devant un grave et inquiétant déficit qu’il est urgent et décisif de combler.

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