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Cadrage : Sous le signe de l’urgence

Depuis assez longtemps, la problématique de l’emploi, de l’essor économique et de l’investissement est à l’ordre du jour. Les cinq années d’alternance n’ont malheureusement pas résolu le problème, qui demeure presque entier. Des progrès au niveau des procédures et du cadre général ont été initiés. Sans plus. Les pouvoirs publics ne peuvent continuer à assister en spectateurs impuissants à cette démission devant un fait qui n’est pas une fatalité.
Le pays a besoin d’être mis sérieusement au travail.
Le Maroc produit très peu par rapport à ses potentialités économiques et humaines. Pour cette fin, on ne réinvente pas la roue. Tout passe par l’investissement. Ce dernier reste très faible, en comparaison avec des pays similaires et moins stables, politiquement. Les causes de ce dysfonctionnement sont connues. Toutes. On sait, depuis belle lurette, les obstacles qui se dressent devant le décollage économique. Ils ont pour nom, dans le désordre, la bureaucratie administrative, la cherté et la pléthore du statut juridique du foncier, la lenteur et les failles de la justice, l’interférence de la concurrence et les corruptions qui s’ensuivent. Autant de barrières qui ont engendré des facteurs psychologiques de blocage.
Toute une bataille pour enlever tant de stigmates, de la conscience des opérateurs économiques.
Des mesures ont été prises pour assurer un environnement plus sain qui permette une réconciliation avec l’investisseur potentiel. Création de tribunaux de commerce, de centre régionaux d’investissement et du guichet unique, unification de la procédure et son allègement, nomination de walis technocrates au profil de gestionnaires qui ont déjà fait leurs preuves, etc. Des initiatives qui balisent le terrain, mais qui doivent faire l’objet d’un suivi rigoureux.
S.M. le Roi, dans le discours d’ouverture de la 7ème législature, a dressé les priorités du pays pour l’actuel quinquennat. A la veille de l’ouverture des frontières, il est encore temps pour sauver les meubles. Mais aucun retard ne sera permis ni pardonné. L’emploi productif et le développement économique figurent en tête des préoccupations majeures du pays. Les deux dossiers sont intimement liés et, de quelque côté qu’on se tourne, ils nous ramènent à l’investissement. C’est par ce dernier que les deux objectifs peuvent être atteints.
Les progrès politiques réalisés par le pays sont incomparables, sur le plan du bilan, avec les concrétisations en matière d’investissement. C’est le parent pauvre de la gestion des affaires du pays. D’ailleurs, même les partis politiques, toutes tendances confondues, admettent aujourd’hui l’urgence d’un sursaut économique. L’économique et le social se hissent ainsi au rang de priorité et le politique revoit à la baisse ses prétentions. Le choix du nouveau Premier ministre s’inscrit dans cette nouvelle dynamique qui fait du développement économique la voie du salut. La politique politicienne ne peut s’appliquer au terrain économique. La recherche, coûte que coûte, du consensus, est souvent synonyme de médiocrité. Cela ne peut éternellement bloquer l’initiative économique ni la soumettre à ses règles.
Les partis politiques qui seront au gouvernement se trouveront face à une responsabilité historique. Celle de faire décoller le Maroc. Un excellent challenge pour la réhabilitation de la chose politique. Par une démarche claire et des compétences dévouées à la cause économique et sociale. Le reste n’est qu’échappatoire.

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