Onze activistes du mouvement islamiste «Al Adl wal Ihssane» viennent d’être mis en accusation par le parquet italien. Ces activistes, dont l’identité n’a pas été révélée, sont actuellement placés sous enquête sur ordre du parquet, après la divulgation de renseignements les soupçonnant d’appartenance à «une association de malfaiteurs à des fins de terrorisme international». Une perquisition policière menée mardi chez des activistes «adlistes» a permis de saisir un impressionnant matériel électronique, dont une cinquantaine d’ordinateurs, des centaines de DVD, des cassettes vidéo et de manuscrits, dont certains appelant au Jihad. Environ 400 carabiniers ainsi que 250 policiers ont participé à cette opération, menant environ 135 perquisitions dans des centres sociaux et culturels, en Frioul Vénétie Julienne, Vénétie, Emilie Romagne (nord-est), Lombardie (nord), et dans les Marches (centre-est). D’après la section antiterroriste des carabiniers, citée par l’agence de presse italienne «Ensa», l’activité caritative du mouvement islamiste aurait des objectifs intégristes non déclarés, dont «celui d’instaurer au Maroc un califat islamique».
Le mouvement islamiste, interdit au Maroc, est fort implanté en Europe où il compte plusieurs sections, notamment en France, en Espagne et en Italie. Réagissant à cette information, le porte-parole d’Al Adl Wal Ihssane, Fathallah Arsalane, a précisé dans une déclaration à l’AFP que les onze membres de son mouvement «n’ont pas été jusqu’ici arrêtés par la police» italienne, mais reconnu que des perquisitions ont été effectuées chez les suspects.
Interrogé sur l’accusation imputée aux activistes incriminés, – l’appartenance à «une association de malfaiteurs à des fins de terrorisme international» -, M. Arsalane a affirmé que son mouvement s’opposait toujours à «tout recours à la violence». «Depuis sa création, Al Adl Wal Ihssane a pour principe de s’opposer à tout recours à la violence», a-t-il affirmé, en soulignant que cette position est «le capital et le point central de la force» de l’association de Cheïkh Abdessalam Yassine.
«Le mouvement se livre, depuis sa création, à une véritable démonstration de force au Maroc», observe un analyste. Les déclarations des responsables de l’association, dont notamment celles de Nadia Yassine, comportent souvent des propos considérés comme une «atteinte aux institutions de l’Etat». La fille de Cheïkh Yassine est d’ailleurs actuellement jugée pour avoir tenu des propos attentatoires au régime monarchique du Maroc.