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Des familles crient leur douleur

«C’est vraiment une terrible tragédie qui nous a tous choqués. Je me suis rendu tout à l’heure sur les lieux et ce que j’ai vu ne peut honorer personne. Il est impératif et indispensable de revoir l’esapce réservé aux détenus. Il est exigu. Les causes n’ont pas été encore définies. L’enquête se poursuit encore.
Toutefois, j’espère qu’on parviendra à les déterminer ainsi que le responsabilité de chacun. On a assez vécu de drames aussi terribles», déclare Ahmed Fayçal Kadiri, président du Conseil municipal. Dans le même sens, un ancien détenu du pénitencier Sidi Moussa, A.M, ajoute : «La vie y est infernale. Les surveillants sont sans coeur. Même si vous êtes mourrant et que vous appelez au secours, personne ne songera à vous apporter son aide. Vous pouvez crever.
La nourriture est immangeable. Les démunis ne peuvent y vivre. Vos achats, vous devez les faire à l’épicerie du pénitencier. On ne laisse rien vous parvenir».
Les défaillances sont le facteur commun de toutes les déclarations. M.S, cousin d’une des victimes et ancien détenu, souligne: «J’ai perdu mon cousin avec qui je partageais le gîte il n’y a pas si longtemps. Et pour être franc, la répression et l’oppression sont quotidiennes.
Les prisonniers vivent dans des conditions lamentables. Nous sommes contraints de vivre à 28 et même à 40 à l’intérieur d’une cellule.Tous les commerces sont permis. Même les réchauds, qui sont interdits par la loi, sont vendus par les gardiens entre 300 et 400 DH. Quand un gardien est relevé par son collègue, ce dernier vous exproprie de l’appareil pour la revendre sur le champ à un autre détenu. Les paillassons, réservés normalement à deux personnes, sont cédés à une seule en contre-partie de 200 DH.
Les fils électriques sont directement liés aux douilles des lampes. Lors de mon passage dans cette prison, beaucoup de catastrophes, dont ces appareils allaient en être la cause, ont été évitées de justesse. C’est pour cela que je reste convaincu que la cause de cet incendie ne peut être que ce machin. Pour préparer un repas, il faut verser 10 DH au gardien. Ainsi, seuls les nantis peuvent s’en sortir. La vérité doit se faire connaître. Pourquoi continuer à se taire et à la cacher? Les prisonniers sont après tout des êtres humains ayant droit à tous les droits. D’ailleurs, beaucoup d’entre ceux que j’ai connus sont innocents».

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