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Des milliers d’heures de travail perdues jusqu’à «gain de cause»

Le mouvement de contestation sociale s’étend. Les grèves des fonctionnaires de la santé et de l’enseignement à peine enterrées,  un nouvel  arrêt  de travail s’est enclenché dans la poste dont  les employés ont débrayé hier, lundi, à l’appel  de l’UMT, la CDT et la FDT, leurs syndicats les plus représentatifs. Selon de premières informations, le mouvement qui se poursuit ce mardi a été enclenché à la suite de l’assemblée qui a réuni les délégués régionaux des personnels le 15 février. Selon des commentateurs, cette assemblée aurait été un semi-échec et l’entrée en grève serait une  tentative de ressouder les rangs en tentant de convaincre de la volonté ferme de faire aboutir les revendications des personnels de la poste. Selon ce même avis, les postiers n’ont pas les mêmes préoccupations et, en particulier, leurs jeunes diplômés ont fait état de revendications relatives à leur statut qui sortent du cadre général des demandes originelles de la corporation. En même temps que les postiers, les fonctionnaires des collectivités locales poursuivent leurs débrayages perlés qui les ont conduits pratiquement à ne travailler qu’un jour sur trois. Récurrents depuis plus de trois mois, ces arrêts de travail qui rappellent ceux des greffiers qui avaient paralysé les tribunaux l’année dernière sont de plus en plus mal vécus par la population qui appréhende une  reprise des grèves dans les tribunaux. Un débrayage a été, en effet, annoncé par les fonctionnaires de la Justice qui ont dit leur intention de cesser le travail ces mardi et mercredi. Outre leurs conséquences sur les administrés, ces grèves posent la question de leur coût. Les heures de travail perdues en raison de leur fréquence et de leur extension aux secteurs  les plus divers se chiffrant par milliers, on laisse entendre de source proche du ministère de l’emploi que cette facture est astronomique. La même source s’est refusée à se prononcer sur l’éventualité que ce département  commande une étude d’évaluation de ces arrêts de travail. Cependant, de premières indications ont été fournies récemment par le ministre délégué au Budget qui a déclaré que la masse salariale servie par les administrations publiques a «naturellement» progressé dans les prévisions de dépenses de 2012 par rapport à l’an passé. Ces déclarations ne tiennent  pas compte de la menace de certains ministères de retrancher les jours de grève du total travaillé. Souvent brandie, mais jamais réellement  exécutée, cette menace pourrait recevoir application tant les autorités sont de plus en plus convaincues que c’est l’une des solutions à la prolifération des grèves en attendant l’installation du cabinet Benkirane dans la reprise du dialogue social. Irrité par le mouvement social, le chef de gouvernement a déclaré récemment qu’il ne céderait pas aux pressions. Des commentateurs ont vu dans cette déclaration l’intention de se ménager une période de réflexion avant de prendre le risque d’ouvrir à nouveau les vannes des dépenses publiques, lesquelles ont été particulièrement éprouvées   par le dialogue social et la Caisse de compensation.
Des commentaires estiment en effet que si l’augmentation de la masse salariale en situation difficile des finances de l’Etat peut être envisagée sans peine par un gouvernement sortant – cas de l’équipe d’Abbas El Fassi- elle est à déconseiller venant d’un cabinet qui s’installe.

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