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Échanges virulents entre le PJD et le PSU sur les «fatwas»

Nouvelle prise de bec entre les socialistes et les islamistes au sujet des fatwas. Le Parti socialiste unifié (PSU) dénonce fermement les «fatwas aberrantes contraires à la science à la logique et à la loi» faisant allusion aux fatwas rapportées par le quotidien Attajdid, organe de presse du Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Dans un communiqué rendu public, vendredi 30 avril, le bureau politique du PSU souligne que «les fatwas véhiculées dernièrement par des groupes fondamentalistes et justifiées par des écrivains relevant de ces groupes se contredisent avec les principes de la raison, de la science et de la logique et appelle à la transgression de la loi, et s’oppose aux valeurs de la tolérance et de l’ouverture de la société marocaine». Le communiqué du PSU précise, en outre, que ces fatwas «tendent à inculquer à des catégories de la société des idées et des pratiques renfermées, arriérées et hostiles aux valeurs de la liberté, du développement et de la modernité avec comme objectif la mobilisation idéologique et politique au profit des groupes pour imposer son exemple totalitaire sur la société». Le danger des fatwas, poursuit le PSU, réside dans le fait qu’elles «tentent d’imposer des idées et des pratiques discriminatoires parmi les citoyens sur la base du sexe et de la religion». Contacté par ALM, Mustapha Khalfi, membre du secrétariat général du PJD et directeur de publication d’Attajdid, affirme, pour sa part, que le communiqué du PSU s’inscrit dans le cadre des tentatives d’entraver la liberté d’expression et du débat. «Le communiqué du PSU tend à politiser le dialogue intellectuel et scientifique à propos des fatwas. Il s’agit d’un communiqué surprenant qui dévie le débat scientifique de son cours et tend à l’exploiter politiquement à des desseins inconnus alors que le débat à propos des fatwas en question est toujours en cours. Le communiqué du PSU porte également atteinte aux valeurs du dialogue et consacre le refus de l’opinion contraire», explique M. Khalfi. «Nous ne devons pas avoir peur du débat sur ce point, étant donné le réferentiel islamique de l’Etat et de la société marocaine. Les fatwas en question ne contiennent en rien quelque chose qui est punie par la loi. Certains fatwas ont fait l’objet d’un dénigrement dans l’objectif de les dévier de leur sens véridique. Le PSU s’est aligné dans cette affaire en faveur d’une partie alors qu’il doit normalement conserver sa position de parti politique et ne pas s’immiscer dans cette polémique», ajoute-t-il. «Nous dénonçons vigoureusement les fatwas aberrantes rapportées récemment par certains supports médiatiques. Je cite l’exemple de la fatwa interdisant à la femme d’être examinée par un médecin. Cette fatwa contredit d’une manière flagrante les lois et les traditions du peuple marocain. Les fatwas de ce genre sont contraires aux valeurs de l’équité et de la tolérance», s’insurge Mohamed Moujahid, secrétaire général du PSU. «En réalité, ces fatwas sont utilisées à des fins idéologiques et des desseins politiciens étriqués. En Islam, chacun sait qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre l’Homme et Dieu. Ces gens qui diffusent ces fatwas veulent jouer le rôle d’intermédiaire. Ceci est inacceptable», indique-t-il. Ces échanges virulents entre le PJD et le PSU à propos des «fatwas» promettent de nouveaux rebondissements.

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