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Éditorial : Au nom de la rose

Au-delà des innovations organisationnelles apportées par son 7ème congrès et des noms-surprise qui sortiront du vote démocratique des congressistes, l’USFP est appelée à une rénovation profonde qui soit ambitieuse et courageuse. Celle-ci doit concerner essentiellement son action sur le terrain, là où tout parti qui se respecte joue son véritable rôle : recruter, encadrer et expliquer les valeurs qui fondent son identité et sa philosophie en vue de faire adhérer le maximum de citoyens à sa démarche. Étant entendu que le sigle n’a de sens que s’il est porté par une nouvelle élite jalouse de l’image de sa formation et capable de donner une substance réelle à l’idéal socialiste en le débarrassant des réflexes du passé. Pour cela, il faut respecter le vote des militants qui ne doit en aucun cas être contrarié par des calculs d’apparatchiks.
Première remarque de forme tout de même : on n’invite pas à la cérémonie d’ouverture d’un congrès des leaders politiques qui ont une idéologie différente. Ce genre d’initiative ne fait que brouiller un peu plus l’image déjà très floue du champ partisan national à un moment où celui-ci a besoin d’une clarification profonde !   
L’USFP est passée en 1998 de l’opposition au gouvernement  dans le cadre de “l’alternance consensuelle“ non sans dégâts à cause de la scission qui a éclaté lors du 6ème congrès en 2001. Les avis, eux, sont partagés à l’intérieur même du parti sur l’évaluation de cette expérience. Ce qui est sûr c’est que cette dernière aura été une réussite sur le plan politique et de la transition démocratique grâce notamment à la vision de Abderrahmane Youssoufi qui a dit oui à feu S.M Hassan II. La participation aux affaires a permis aussi à l’USFP, force de contestation par le passé, de connaître la réalité du pouvoir avec ses contraintes et ses difficultés.
Un congrès n’est pas une fin en soi. C’est le début d’un travail permanent censé traduire en actes les recommandations des assises. L’USFP est plus que jamais confrontée à des épreuves multiples dont celle des élections législatives de 2007 et les alliances qui doivent être établies d’avance. Ici, le parti aura fort à faire s’il veut jouer les premiers rôles qui passent obligatoirement par l’obtention d’une majorité confortable. C’est le seul moyen pour s’imposer et former un gouvernement qui ne soit pas plombé, comme c’est le cas jusqu’ici au Maroc, par l’intégration  d’une multitude de partis. Etre sociologiquement majoritaire est insuffisant tant que cette donne, réelle ou supposée, n’est pas confortée par les urnes. L’éclatement de la carte électorale marocaine trouve essentiellement son origine dans l’absence d’un pôle politique fort, solidaire et cohérent capable d’aborder les élections dans un esprit unitaire. Dans la conjoncture actuelle, l’USFP ne saurait faire l’économie d’un réarmement idéologique et identitaire à la lumière des mutations profondes intervenues au Maroc et dans le monde. Or, pour réussir cet aggiornamento, il est nécessaire que l’USFP injecte du sang nouveau dans ses veines.

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